mardi 12 novembre 2013

Entre amis

Lire II Thessaloniciens, 2,16 - 3,5

En lisant l’extrait d’aujourd’hui de la lettre de Paul aux Thessaloniciens, j’ai imaginé un homme écrivant une lettre à un bon ami qui connaît une période difficile. Les deux hommes partagent la foi chrétienne, et c’est dans ce contexte que le premier écrit les mots suivants au second.

"Mon cher ami, je suis désolé d’entendre parler de tes problèmes. Je donnerais les yeux de la tête pour être près de toi, pour t’aider et te soutenir. Mais tu sais que, même si je ne peux pas être là, le Seigneur est avec toi, à tes côtés. Rappelle-toi, il ne t’a jamais laissé tomber lors des moments difficiles passés. Au contraire, le Seigneur a toujours été une source d’espoir et de réconfort pour toi. Encore cette fois, je le sais, il te donnera le courage dont tu as besoin, la sagesse pour trouver les paroles justes, la force de prendre les décisions qui s’imposent.













"Tu sais, moi aussi je trouve la vie plutôt difficile ces jours-ci. Il me semble que beaucoup d’obstacles ont surgi sur mon chemin. J’aimerais bien pouvoir partager avec tout le monde l’amour et la joie que Dieu a mis dans mon cœur, mais tous ne sont pas ouverts à cela, comme tu le sais bien...

"Pourtant, je ne désespère pas. Parfois, je m’arrête et je pense à Jésus et à tout ce qu'il a enduré durant sa vie, jusqu'au rejet, à la torture et à la mort sur ​​la croix. Il n’a jamais lâché. Il a enduré jusqu’à la fin. Crois-moi, mon ami, il va nous aider à faire de même!

"Je sais quel bon cœur est le tien. Je connais toutes tes forces et tes capacités. Je crois en toi. Encore plus, je crois en l’Esprit de Jésus qui demeure en toi. Ma prière, c’est que le Seigneur te conduise plus près de lui durant ce temps d’épreuve. Le Seigneur peut se servir même des obstacles et des échecs pour nous aider à grandir dans son amour.

"Tu sais que, dans sa résurrection, Jésus a détruit le pouvoir de la mort. Tu sais que sa victoire sur le mal est achevée, même si ça ne paraît pas tellement en ce moment présent. Un jour, nous verrons sa gloire. Savoir cela nous donne déjà de la patience, du courage et la force d’endurer.

"Alors, mon homme, ne lâche pas! Je serai avec toi par la prière. L’Éternel sera avec toi dans son amour!"

Voilà un peu ce que Paul voulait dire aux Thessaloniciens, il y a deux mille ans. Et c’est ce que je veux vous dire aujourd’hui, à vous qui connaissez les épreuves et les difficultés de la vie. Gardez la foi, car Dieu est fidèle. Le Seigneur vous mènera à la vie en abondance.

mardi 5 novembre 2013

Vivre le moment présent

Lire II Thessaloniciens 1,11 à 2,2

« Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus. Nous célébrons ta résurrection. Nous attendons ta venue dans la gloire. » À chaque messe, l’assemblée entière proclame sa foi dans ces mots où le passé, le présent et l’avenir se rencontrent : dans le passé, Jésus a vécu, enseigné, guéri, il a donné sa vie sur la croix; aujourd’hui, il est ressuscité, régnant aux cieux d’où il répand son Esprit en nos cœurs pour nous faire vivre de son amour; à l’avenir, il reviendra dans la gloire du Royaume.

Les chrétiens et les chrétiennes vivent le présent intensément, ils y sont pleinement engagés. Le souvenir de Jésus provoque cet engagement, car ils veulent marcher à sa suite et imiter son amour. L’annonce de son retour dynamise cet engagement, car ils savent qu’une fois achevée l’histoire humaine, l’amour aura vaincu la haine, la vie aura triomphé de la mort. La foi dans le passé et l’espérance pour l’avenir nourrissent l’amour au quotidien.

Mais un problème peut surgir. On peut se réfugier dans le passé, idéaliser « le bon vieux temps, » se perdre dans les rêves et les souvenirs. Paul, dans cet extrait de sa deuxième lettre aux Thessaloniciens, invite ses lecteurs et lectrices à s’engager dans le monde d’aujourd’hui, à activer la grâce qui leur a été donnée, à rayonner la gloire de Dieu dans leur vie quotidienne.

Un deuxième problème peut aussi surgir. On peut devenir obsédé par l’avenir, cherchant partout des signes du retour du Christ, sombrant dans l’imaginaire et les fantaisies. Paul invite donc ces mêmes lecteurs et lectrices à ne pas perdre ainsi la tête, à ne pas se laisser effrayer. Il les invite à laisser l’espérance nourrir leur fidélité quotidienne, plutôt que de chercher à s’évader du moment présent.

En fin de compte, la foi chrétienne est une foi qui s’engage dans le monde d’aujourd’hui. Nourrie par le souvenir de Jésus et par l’espérance de son retour dans la gloire, elle ne se réfugie pas dans le passé ni ne se perd dans une obsession pour l’avenir. Au contraire, c’est ici et maintenant que la foi chrétienne se développe et s’exprime. La personne à aimer, elle est là, à mes côtés. Le travail à accomplir, il est là, devant moi. L’histoire à transformer, c’est l’histoire dont on lit le déroulement dans nos journaux quotidiens.


Un bénévole accueille un pèlerin sur la route de Compostelle
La tentation nous guette, comme elle a guetté les Thessalo-niciens. Ne regrettons pas le passé. Ne nous perdons pas dans les fantaisies d'avenir. Ouvrons les yeux sur le monde présent où le Seigneur nous attend et nous accompagne. 

Il n'y a rien de plus réaliste que la foi chrétienne.