jeudi 23 février 2012

La descente aux enfers

Lire 1 Pierre 3, 18-22

« A été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers… » Ces mots sont tirés du Credo des Apôtres, récité à la messe tous les dimanches. Il a été composé à une époque où certains chrétiens, pour sauver la dignité de Jésus, refusaient de croire qu’il était vraiment mort. Ils disaient qu’il avait plutôt fait semblant de mourir. Mais le Credo des Apôtres insiste : la torture de Jésus a mené à son décès et à sa sépulture. Encore plus, il est descendu au séjour des morts. Car pour les Juifs au temps de Jésus, comme pour les Grecs, il y avait un genre de demi-vie au-delà la mort. D’après les idées du temps, les morts ne mouraient pas complètement, leurs « ombres » continuant à vivoter dans un séjour obscur qu’on appelait « les enfers ».

Saint Pierre voit dans cette descente aux enfers non seulement un événement passif, un sort auquel Jésus doit se soumettre dans la mort. Il y voit un geste actif, une décision de Jésus qui va annoncer, au cœur du séjour des morts, la victoire de la vie. Et il va l’annoncer aux pires coupables que les Juifs pouvaient imaginer : les pécheurs qui avaient provoqué le déluge au temps de Noé.

J’ai lu quelque part : « Tu ne peux jamais sombrer si bas dans le péché et le mal que l’amour de Dieu est incapable de t’en relever. » C’est un peu la leçon que je tire de ce passage de Pierre. Si Jésus est descendu jusqu’au séjour des morts, il peut aussi venir me rejoindre dans mes morts à moi, dans ces coins de ma vie où règne encore le mal. Il peut venir me rejoindre dans mes désespoirs et mes souffrances, dans mes peurs et mes indifférences. Et il ne vient pas pour condamner, mais pour guérir et annoncer la victoire de sa vie sur ma mort.

Cette victoire-là, elle est déjà réalisée en nous par le baptême. Plongés dans l’eau du baptême, c’est comme si nous descendions confronter la mort elle-même. Mais nous ne le faisons pas seuls : nous y descendons avec Jésus. Et c’est avec Jésus que nous remontons vers l’air et la lumière, vers la vie et l’amour. Déjà, par le baptême, la victoire de la résurrection est inscrite en nos vies.

Comme le dit si bien Saint Pierre : « Être baptisé, ce n’est pas seulement se laver le corps : c’est s’engager envers Dieu qui nous sauve par la résurrection de Jésus Christ. » En ce sens-là, le baptême n’est pas simplement un événement de mon passé : il est un chemin sur lequel je suis engagé, par lequel je m’engage un peu plus chaque jour envers Dieu qui me sauve en Jésus. Voilà tout un programme pour ce carême qui commence.

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