mercredi 23 janvier 2013

De l'appendicite à la résurrection


Lire I Corinthiens 12, 12-30

Le texte de ce dimanche nous présente un passage bien connu de saint Paul où il établit une comparaison entre le corps humain et la communauté chrétienne. De même que la diversité des membres du corps humain n’empêche pas son unité, ainsi la diversité des membres de la communauté chrétienne ne devrait pas être un obstacle à l’harmonie, à la fraternité, à la communion qui devrait la caractériser.

Une telle comparaison n’était pas nouvelle à l’époque : d’autres auteurs avaient déjà utilisé la métaphore du corps pour expliquer qu’une société, tout en étant composée de divers membres, demeure unie en autant que ses membres collaborent. Mais Paul trouve la source de cette l’unité chrétienne dans la relation personnelle qu’entretient chaque membre de la communauté avec le Christ.

C’est ce qui permet de comprendre ce verset, à prime abord un peu déroutant: «Si un membre (du corps) souffre, tous les membres partagent sa souffrance; si un membre est à l’honneur, tous partagent sa joie. »

Je comprends bien la première partie de ce verset. Je n’ai qu’à me rappeler ma crise d’appendicite lorsque j’avais dix-neuf ans. L’infection d’un petit bout d’intestin avait réussi à m’arrêter complètement. Je ne pouvais ni marcher, ni manger. Je ne pouvais pas penser. Je ne pouvais même pas dormir. Oui, la souffrance d’un membre du corps peut faire souffrir tout le corps.

Mais la deuxième partie du verset demeure énigmatique. Que veut dire Paul quand il parle d’un membre du corps qui est « à l’honneur? » Il est évident qu’il ne parle plus ici du corps humain, mais du corps social que forment les chrétiens. Encore plus, il parle du corps mystique que nous formons en Jésus. Et le membre qui est « à l’honneur, » c’est justement Jésus, lui qui est ressuscité dans la gloire et qui règne à la droite du Père. Tous les membres du corps, c’est-à-dire nous-mêmes, les frères et sœurs de Jésus, nous partageons déjà sa gloire de ressuscité.

On comprend alors que même la première partie de ce verset concerne aussi le Christ. En effet, c’est lui qui a souffert la passion et la croix. Et en lui, nous aussi nous souffrons, car nous sommes crucifiés avec lui, avec lui nous mourons au mal et au péché.

Cette conviction, qu’en Jésus tous les membres de la communauté sont profondément unis, s’avère le fondement solide de l’amour qui doit régner entre nous. Rappelons-nous que tout ce qui blesse cette unité blesse notre relation au Christ. Réjouissons-nous lorsque l’unité grandit entre nous : elle est un reflet de notre relation intime avec le Christ.

Aucun commentaire:

Publier un commentaire