mercredi 1 mai 2013

Une ville peut-elle vraiment être sainte?


Lire Apocalypse 21, 10-23

« La ville sainte. » Voilà comment depuis très longtemps est désignée Jérusalem. Située sur une petite montagne, elle était presque imprenable. Le roi David avait réussi l’exploit de sa conquête et avait décidé d’en faire sa résidence et la capitale d’Israël. Il y déménagea l’arche de l’Alliance qui contenait les pierres sur lesquelles étaient inscrits les dix commandements. Il avait fait le vœu d’y construire un Temple pour abriter l’arche. C’est son fils Salomon qui réussit à compléter ce vœu, 968 ans avant la naissance de Jésus-Christ.

Quatre cents ans plus tard, ce sont les Babyloniens qui assiégèrent la ville sainte. Leur victoire fut marquée par la destruction du Temple. Durant les années d’exil qui suivirent ce triste événement, le prophète Ézéchiel imagina la reconstruction de Jérusalem. Dans un songe qu’il décrit dans son livre, Ézéchiel voit la gloire de Dieu, sous l’aspect d’un nuage lumineux, descendre sur un nouveau Temple pour y demeurer.

De fait, Jérusalem serait reconstruit dans les siècles suivants, avec ce qu’on appelle le second Temple. Même à l’époque de Jésus, on continuait à l'embellir, à le décorer. Tout bon Juif devait s’y rendre trois fois par année pour un pèlerinage. Mais Jésus avait prévu sa destruction. De fait, en l’an 70 après Jésus-Christ, un soldat romain y mit le feu. Le second Temple fut détruit. Il n’a jamais été rebâti.

Saint Jean, écrivant après ces événements, rêva comme Ézéchiel d’une Jérusalem renouvelée. Son rêve reprend plusieurs éléments de la vision de l’ancien prophète, avec cette différence essentielle : dans la nouvelle Jérusalem, il n’y aurait pas de Temple. Saint Jean s’explique ainsi : « Dans la cité, je n’ai pas vu de temple, car son Temple, c’est le Seigneur, le Dieu tout-puissant, et l’Agneau. »

En effet, dans la puissance de l’Esprit, Dieu habite les cœurs des hommes et des femmes qui se tournent vers lui. La demeure de Dieu n’est pas faite de pierre. Elle est faite des vies humaines qui se confient à lui.

Pour nous chrétiens et chrétiennes, une église n’est pas la demeure de Dieu. Une église, c’est plutôt la maison du Peuple de Dieu, le lieu de la rencontre, de la louange et de la prière. Il faut toujours se rappeler que la vraie demeure de Dieu, c’est chacun de nous. Assurons-nous que nos vies rayonnent de cette présence divine. Chaque ville peut être une ville sainte, pourvu que ses habitants n’oublient pas cette présence amoureuse et mystérieuse en leurs cœurs.


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