mardi 25 avril 2017

"Ad limina" - 4

Quel conférencier que le Père Ranchi! Il nous fait découvrir des sens insoupçonnés des récits bibliques. Ce matin, par exemple, il nous a partagé une méditation sur le récit de la tempête apaisée, celle où les apôtres se trouvent avec Jésus dans une barque en pleine mer durant une tempête. Voici quelques phrases glanées durant la présentation du Père Ranchi. J'espère qu'elles vous feront interpellerons comme elles m'interpellent.

- Jésus dit aux disciples: "Pourquoi avez-vous peur? N'avez-vous pas la foi?" Peur et foi sont antagonistes. Des centaines de foi, (365 fois) la Bible dit "N'ayez pas peur." Une fois pour chaque jour de l'année. C'est comme le "bonjour" de Dieu. 

- Adam a eu peur de Dieu dans le jardin d'Éden, parce qu'il ne pouvait s'imaginer que Dieu serait miséricordieux. Avons-nous peur de Dieu aujourd'hui parce que nous ne pouvons pas nous imaginer un Dieu qui respecte notre liberté? Croyons-nous que Dieu soit jaloux de nous?

- Comment Dieu a-t-il répondu à la méfiance de l'humanité? En mettant sa confiance en l'humanité, en se faisant homme.

- La vraie réponse à la peur n'est pas le courage, mais la confiance.

- Jésus dit aux disciples: "Passons sur l'autre rive..." Les petites barques sont en sécurité dans le port. Mais elles ne sont pas faites pour cela. Notre place à nous n'est pas dans la sécurité d'une institution, même ecclésiale, mais dans la passion pour la haute mer, pour le large.

- Dans la tempête, une barque peut résister à condition qu'on ne cesse pas de ramer. Dieu ne nous sort pas de l'orage, mais nous soutient dans l'orage. Il ne nous sauve pas de la souffrance, il nous sauve dans la souffrance. Il ne sauve pas Jésus de la Croix, mais dans la Croix. Il ne nous donne pas des solutions à nos problèmes, il SE donne!

- La religion, c'est l'homme qui ramène Dieu à sa mesure. La foi, c'est l'homme qui se soumet à la mesure de Dieu. (Ce faisant, il trouve sa vraie mesure!)

- La foi se manifeste en trois étapes: j'ai besoin, je me fie, je m'abandonne.

- Dans Luc, Jésus calme la mer et les disciples sont émerveillés. Mais Jésus leur demande: "Où est votre foi?"... Dans le Dieu tout-puissant qui fait des merveilles? Ou dans le Dieu silencieux qui nous accompagne? Jésus n'a jamais appelé son Père "tout-puissant"... Ce n'est qu'après le Vendredi saint que les chrétiens peuvent comprendre avec justesse sa toute-puissance, qui n'est rien d'autre qu'une tendresse combative. Dieu ne peut pas tout, il ne peut que ce que peut l'amour! Sa puissance n'est pas celle du chirurgien, mais de la mère et du père de l'enfant malade qui, sans pouvoir guérir, compatissent et accompagnent sans relâche!

- Trois règles pour la mission de l'Église. Ne pas avoir peur. Ne pas faire peur. Libérer de la peur. 


- Pendant longtemps, l'Église a favorisé la stratégie de la peur (malheureusement), produisant une foi triste et faible. Il faut aujourd'hui choisir de nourrir la confiance, et passer de l'hostilité à l'hospitalité.

Entre les conférences, en plus de vivre de beaux moments de prière, nous nous promenons sur le terrain de ce superbe centre de retraite. Voici une photo d'un de mes coins préférés. Voyez comme ça favorise la contemplation!



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