« Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus. Nous célébrons ta résurrection. Nous attendons ta venue dans la gloire. » À chaque messe, l’assemblée entière proclame sa foi dans ces mots où le passé, le présent et l’avenir se rencontrent : dans le passé, Jésus a vécu, enseigné, guéri, il a donné sa vie sur la croix; aujourd’hui, il est ressuscité, régnant aux cieux d’où il répand son Esprit en nos cœurs pour nous faire vivre de son amour; à l’avenir, il reviendra dans la gloire du Royaume.
Les chrétiens et les chrétiennes vivent le présent intensément, ils y sont pleinement engagés. Le souvenir de Jésus provoque cet engagement, car ils veulent marcher à sa suite et imiter son amour. L’annonce de son retour dynamise cet engagement, car ils savent qu’une fois achevée l’histoire humaine, l’amour aura vaincu la haine, la vie aura triomphé de la mort. La foi dans le passé et l’espérance pour l’avenir nourrissent l’amour au quotidien.
Mais un problème peut surgir. On peut se réfugier dans le passé, idéaliser « le bon vieux temps, » se perdre dans les rêves et les souvenirs. Paul, dans cet extrait de sa deuxième lettre aux Thessaloniciens, invite ses lecteurs et lectrices à s’engager dans le monde d’aujourd’hui, à activer la grâce qui leur a été donnée, à rayonner la gloire de Dieu dans leur vie quotidienne.
Un deuxième problème peut aussi surgir. On peut devenir obsédé par l’avenir, cherchant partout des signes du retour du Christ, sombrant dans l’imaginaire et les fantaisies. Paul invite donc ces mêmes lecteurs et lectrices à ne pas perdre ainsi la tête, à ne pas se laisser effrayer. Il les invite à laisser l’espérance nourrir leur fidélité quotidienne, plutôt que de chercher à s’évader du moment présent.
En fin de compte, la foi chrétienne est une foi qui s’engage dans le monde d’aujourd’hui. Nourrie par le souvenir de Jésus et par l’espérance de son retour dans la gloire, elle ne se réfugie pas dans le passé ni ne se perd dans une obsession pour l’avenir. Au contraire, c’est ici et maintenant que la foi chrétienne se développe et s’exprime. La personne à aimer, elle est là, à mes côtés. Le travail à accomplir, il est là, devant moi. L’histoire à transformer, c’est l’histoire dont on lit le déroulement dans nos journaux quotidiens.
Un bénévole accueille un pèlerin sur la route de Compostelle |
Il n'y a rien de plus réaliste que la foi chrétienne.
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