Hier nous avons fait la lecture des rapports des treize groupe de discussion à l'assemblée générale du Synode. Le groupe de langue française C dont je suis le secrétaire ou rapporteur a proposé un prologue à la partie II de l'instrument de travail. Ce prologue se veut un résumé théologique de l'enseignement de l'Église sur la vocation et la mission de la famille dans le monde. Il s'agit d'un texte court mais très dense qui pourra aider à comprendre le sens de cette partie II.
Mais nous avons aussi ajouter quelques considérations que je vous présente ci-dessous en italiques. Elle résume bien le sens de nos échanges en petit groupe durant nos rencontres de lundi et de mardi.
- Les expériences pastorales partagées en notre groupe nous convainquent que, dans l’Eglise, parler de la famille, c’est parler d’une réalité humaine qui s’inscrit dans le temps et dans l’espace. Chaque famille a ses généalogies qui l’enracinent dans une histoire et une culture. Chaque famille est fondée par tel homme et telle femme qui lient leur destinée et la confient au Christ qui veut que tous aient la vie en abondance. L’histoire de leur vie et de leur amour, leur engagement mutuel dans la fidélité, leur volonté de réaliser l’économie de leur baptême par leur alliance conjugale, l’établissement de leur «maison» et l’éducation de leurs enfants, tout cela est porté et traversé de part en part par la puissance de la miséricorde de Dieu. La mission de la famille, par son existence même, est de rendre témoignage de cet appel à enraciner sans cesse nos alliances humaines dans le mystère pascal du Christ.
- Les histoires humaines en quête de bonheur, aujourd’hui comme au temps bibliques, sont complexes, faites de joies et de peines, d’espoirs et de découragements, de fidélités et d’abandon. Elles sont marquées par leur contexte culturel. Elles sont aussi parfois l’occasion d’épreuves difficiles de l’échec ou de l’erreur. Cette complexité est le lieu et l’occasion de la manifestation du mystère de la miséricorde de Dieu. Car Dieu situe chacune de ces histoires familiales particulières et les ordonne toutes ensembles dans l’horizon de la communion du Royaume promise et réalisée par le Christ.
- Nous formulons donc un souhait: que le présent synode ouvre une période de patiente recherche commune des théologiens et des pasteurs qui chercheront ensemble à établir les justes balises d’une pastorale familiale, pastorale qui saura traduire l’Evangile de la famille dans cet horizon de la communion. Nous avons moins besoin d’aménagements de discipline universelle que d’une base solide pour la réflexion et l’engagement en pastorale. Ainsi, dans chacune de nos Églises particulières, nos pasteurs, nos communautés et nos familles sauront mieux se faire l’écho de l’inlassable confiance de Dieu en la capacité de l’homme à vivre en communion. De cette communion, l’unité du mariage sacramentel est le signe par excellence. Merci.