« Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens… Eh bien! moi, je vous dis… » (Matthieu 5, 21a.22a)
Dans le sermon sur la montagne rapporté par Matthieu, Jésus souligne
le contraste entre l’enseignement traditionnel reçu des scribes et son
enseignement à lui. En le lisant, on pourrait penser qu’il invite à viser plus
haut, à aller plus loin dans la pratique religieuse, mais on se tromperait.
Jésus invite plutôt à reconsidérer l’ensemble de notre vie à la lumière de l’amour
miséricordieux du Père pour ses enfants. Il ne s’inquiète pas d’abord de la
qualité de notre « pratique » religieuse, mais de la transformation
de nos cœurs grâce à l’expérience d’une relation soutenue avec lui.
J’entends des chefs catholiques exprimer leur crainte que les
gens s’habituent, durant ce confinement, à ne plus pratiquer leur religion. Y
aura-t-il moins de gens présents à l’église une fois passée la pandémie? C’est
possible. Mais est-ce là la vraie question? Pour Jésus, la pratique est seconde
par rapport à la profondeur de ma relation avec lui. De cette relation seulement
peut jaillir une pratique religieuse renouvelée et engagée qui donne sens à la
vie.
Abba, Père, je peine à « pratiquer » ma religion
durant ce confinement. Mais peut-être est-ce l’occasion pour moi d’aller au
fond de la question, de redécouvrir ton Fils Jésus vivant en moi. Donne-moi ton
Esprit pour que je puisse répondre de ton mon cœur à son amour, car il renouvelle
toute chose.
Amen.