Lire Galates 5,1. 13-18
Dans ces quelques
phrases, Paul développe une série de contrastes qu'on peut lister ainsi: la liberté
vs l'esclavage; le service vs l'égoïsme; vivre vs détruire; la conduite de
l'Esprit vs les tendances de la chair.
Les seconds termes
sont liés de telle sorte qu'on peut en conclure que l'être humain est esclave
s'il se laisse mener par les tendances de son égoïsme (que Paul identifie à
"la chair"). Cet esclavage conduit à la dissolution de toute
communauté humaine et à la destruction des personnes.
Paul suggère que même
une personne très religieuse peut être esclave de son égoïsme. Si elle se sert
de sa pratique religieuse pour se gonfler d'orgueil devant Dieu, pour plier Dieu
à sa propre volonté, pour se considérer comme supérieure aux autres, alors elle
est prise dans un esclavage spirituel. La religion n'est alors rien d'autre
qu'une Loi rigide, aliénante et meurtrière.
Paul propose une autre
possibilité: la liberté. Qu'est-ce que la liberté selon lui? Elle se trouve
dans une vie consacrée au service des autres sous la conduite de l'Esprit de
Dieu.
Une religion vécue sous
ce mode invite à l'humble confiance devant Dieu, à la recherche de la volonté
de Dieu en toutes choses, à l'accueil de chaque être humain comme un frère ou
une soeur en marche avec nous vers la vie.
La clé d'une telle
religion, c'est l'amour. "Toute la Loi atteint sa perfection dans un seul
commandement, et le voici: Tu aimeras ton prochain comme toi-même." La Loi
devient alors chemin de liberté: nous ne vivons plus notre religion comme des
sujets passifs, mais comme des acteurs engagés, créateurs, ouverts au souffle
de l'Esprit.
De telles
considérations nous invitent à comprendre la liberté d'une façon bien
différente que la culture contemporaine, qui n'y voit que l'absence de
contraintes et la possibilité de faire tout ce que l'on désire sans limites.
Dans notre culture occidentale, nous recherchons à être "libres de":
libres des règlements, libres des opinions, libres de la morale, libres du
travail, libres du devoir.
L'Évangile nous
propose plutôt de chercher à être "libres en vue de": libres en vue
du service des autres, libres en vue d'un monde plus juste et plus fraternel,
libres pour nouer des relations tissées de fidélité, de fécondité et de
tendresse. Autrement, la liberté risque de n'être qu'une nouvelle forme
d'esclavage. "Si le Christ nous a libérés, c'est pour que nous soyons
vraiment libres."