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I Timothée 6,11-16
On a longtemps pensé
que Saint Paul lui-même avait écrit les deux lettres à Timothée et à la lettre
à Tite (appelées lettres pastorales, étant écrites pour des pasteurs d’Église).
La plupart des spécialistes aujourd’hui s’accordent pour dire qu’un disciple de
Paul a probablement écrit ces trois lettres. Une des raisons qui portent à le
croire, c’est que l’auteur utilise des expressions qui lui sont propres. Un
exemple : le mot "eusebia," que
nous traduisons par piété. Nous retrouvons ce mot dix-neuf fois dans l’ensemble
du Nouveau Testament, quatorze fois dans ces seules lettres pastorales.
Dans l’extrait que
nous lisons aujourd’hui, l’auteur invite Timothée à être un homme pieux, un
homme de "eusebia".
Qu’est-ce à dire? Dans l’Empire romain, l’expression "eusebia" connotait la bonne relation à entretenir entre les mondes divins et humains. Elle impliquait le devoir de sacrifier aux dieux, de mener une vie vertueuse et de vénérer l’empereur.
La nouveauté des lettres pastorales? Elles proposent que la relation correcte entre l’humain et le divin doive être comprise à la lumière de la venue du Christ dans le monde. Le Christ, non l’empereur, est médiateur entre ciel et terre. La mort et la résurrection du Christ mettent fin à tous les cultes sacrificiels. Ce n’est qu’à travers le Christ que nous pouvons entrer en communion avec Dieu. Cette communion est la source de toute vertu, de la paix et de l’harmonie dans le monde.
En scrutant les lettres pastorales, nous découvrons les diverses facettes de la vraie piété. Elle est enracinée dans le Christ lui-même. Dans et par le Christ, nous découvrons la piété justifiée par l’Esprit, contemplée par les anges, proclamée chez les païens, crue dans le monde, élevée dans la gloire (3,16). La piété est une vertu qui s’acquiert par une pratique constante, semblable à l’exercice physique, mais tellement plus gratifiante, car au lieu d’un corps plus svelte ou plus musclé, elle promet la Vie elle-même, ici dans le présent comme pour l’éternité (4,7). La piété est également acquise par la prière, nécessaire pour le maintien de l’ordre dans le monde (2,2). Elle se concrétise dans les bonnes œuvres qui s’accumulent dans la communauté et dans la société (2,10). En particulier, elle joue le rôle de régulatrice des bonnes relations dans les familles chrétiennes (5,3). Son enseignement est l’enseignement du Christ lui-même, un enseignement qui doit guider toutes nos actions, toutes nos décisions (6,3). Certains pourraient être tentés de s’enrichir par la prédication de la piété, mais ils manquent le bateau : la piété est sa propre récompense, et les personnes qui l’embrassent sont les plus riches de toutes (6,5).
Dans II Timothée, nous trouvons une description des impies : égoïstes, orgueilleux, rebelles, ingrats, impitoyables, bavards, indisciplinés, cruels, obsédés par le plaisir plutôt que d’être des amoureux de Dieu (3,2-4). Si nous y pensons bien, nous nous rendons compte que le monde ne peut se diviser pieux et impies, car la ligne de démarcation traverse plutôt chacun de nos cœurs. En effet, bien que nous désirions la piété, nous nous retrouvons souvent dans l’impiété. Mais que cette prise de conscience ne nous décourage pas! L’important, c’est de tendre, de désirer, de garder devant nous l’idéal de la piété. Dans le choix que nous en ferons, dans l’effort que nous y mettrons, nous rencontrerons le Christ : car lui-même est la source de toute vraie piété.
Qu’est-ce à dire? Dans l’Empire romain, l’expression "eusebia" connotait la bonne relation à entretenir entre les mondes divins et humains. Elle impliquait le devoir de sacrifier aux dieux, de mener une vie vertueuse et de vénérer l’empereur.
La nouveauté des lettres pastorales? Elles proposent que la relation correcte entre l’humain et le divin doive être comprise à la lumière de la venue du Christ dans le monde. Le Christ, non l’empereur, est médiateur entre ciel et terre. La mort et la résurrection du Christ mettent fin à tous les cultes sacrificiels. Ce n’est qu’à travers le Christ que nous pouvons entrer en communion avec Dieu. Cette communion est la source de toute vertu, de la paix et de l’harmonie dans le monde.
En scrutant les lettres pastorales, nous découvrons les diverses facettes de la vraie piété. Elle est enracinée dans le Christ lui-même. Dans et par le Christ, nous découvrons la piété justifiée par l’Esprit, contemplée par les anges, proclamée chez les païens, crue dans le monde, élevée dans la gloire (3,16). La piété est une vertu qui s’acquiert par une pratique constante, semblable à l’exercice physique, mais tellement plus gratifiante, car au lieu d’un corps plus svelte ou plus musclé, elle promet la Vie elle-même, ici dans le présent comme pour l’éternité (4,7). La piété est également acquise par la prière, nécessaire pour le maintien de l’ordre dans le monde (2,2). Elle se concrétise dans les bonnes œuvres qui s’accumulent dans la communauté et dans la société (2,10). En particulier, elle joue le rôle de régulatrice des bonnes relations dans les familles chrétiennes (5,3). Son enseignement est l’enseignement du Christ lui-même, un enseignement qui doit guider toutes nos actions, toutes nos décisions (6,3). Certains pourraient être tentés de s’enrichir par la prédication de la piété, mais ils manquent le bateau : la piété est sa propre récompense, et les personnes qui l’embrassent sont les plus riches de toutes (6,5).
Dans II Timothée, nous trouvons une description des impies : égoïstes, orgueilleux, rebelles, ingrats, impitoyables, bavards, indisciplinés, cruels, obsédés par le plaisir plutôt que d’être des amoureux de Dieu (3,2-4). Si nous y pensons bien, nous nous rendons compte que le monde ne peut se diviser pieux et impies, car la ligne de démarcation traverse plutôt chacun de nos cœurs. En effet, bien que nous désirions la piété, nous nous retrouvons souvent dans l’impiété. Mais que cette prise de conscience ne nous décourage pas! L’important, c’est de tendre, de désirer, de garder devant nous l’idéal de la piété. Dans le choix que nous en ferons, dans l’effort que nous y mettrons, nous rencontrerons le Christ : car lui-même est la source de toute vraie piété.
Sculpture de Padre Pio aidant le Christ à porter sa croixDans l'église San Salvatore in Lauro, Rome |