Lire I Thessaloniciens 2,7-13
En entendant l’expression « La Parole
de Dieu, » on pense souvent à la Bible, au texte imprimé des Saintes Écritures.
Cela va de soi, et c’est bien normal. Mais il est peut-être bon de se rappeler
que cette Parole existait avant que le texte ne soit écrit. Le dernier verset
de notre extrait d’aujourd’hui nous le rappelle.
Paul loue les Thessaloniciens parce qu’ils
ont reçu son enseignement non pas comme une « parole d’homme, » mais
comme la « Parole de Dieu. » Paul n’avait pas de texte à leur
présenter à ce moment-là. De fait, cette lettre aux Thessaloniciens que nous
lisons est le premier texte de ce qui deviendrait le Nouveau Testament. Au fil
des années, on y ajouterait les autres lettres de Paul, les lettres d’autres
apôtres, les récits des quatre évangélistes, l’histoire des actes des apôtres,
la vision de Jean qu’on appelle l’Apocalypse. Mais avant que tous ces textes
soient écrits, Paul annonçait la Parole de Dieu.
À quoi Paul se réfère-t-il donc? Il se
réfère aux histoires que les autres apôtres lui avaient racontées et à sa
propre expérience de conversion lorsqu’il rencontra le Christ ressuscité sur la
route de Damas. Voilà le contenu de sa prédication et de son enseignement. Les
histoires qui circulent au sujet de Jésus et la réflexion de la jeune
communauté qui prie et célèbre son Seigneur constituent la
« Parole de Dieu » avant l'Écriture. L’Église, Peuple de Dieu, est le
berceau dans lequel est né le texte que nous appelons aujourd’hui le Nouveau
Testament.
Si l’Église est le lieu de naissance du
texte, il est normal que l’Église soit aussi le lieu où le texte doit être
proclamé, étudié et prié. Cela ne veut pas dire qu’on ne doit pas lire la Bible
tout seul. Mais même lorsqu’on la lit seul, il faut se rappeler qu’elle est née
au sein de la communauté, et que c’est toujours la communauté qui la comprend,
qui l’interprète, qui la transmet.
Ma grand-mère avait une boîte de photos.
Lorsqu’on ouvrait cette boîte, il était important d’avoir notre grand-mère à
nos côtés : elle seule connaissait l’histoire « derrière » la
photo, elle seule pouvait nommer tous les gens dans la photo et en expliquer le
sens. Les photos sont la trace de personnes et d’événements qui sont peut-être
disparus aujourd’hui, mais dont l’impact sur la vie de notre famille est encore
important. La Bible, c’est comme la boîte de photos, un témoin de cette grande
aventure qu’on appelle l’histoire du salut; l’Église, c’est comme ma grand-mère
qui a pris les photos, qui en connaît le sens, qui peut s’en servir pour nous
faire entrer dans l’histoire vivante des personnages dont le premier est le
Seigneur Jésus.
Croire à la « Parole de Dieu, »
c’est plus que reconnaître la vérité d’un texte. C’est entrer dans l’histoire
vivante que ce texte raconte, en communion avec l’Église qui lui a donné
naissance.