Lire I Thessaloniciens
3,12 – 4,2
Lorsque
j’étais enfant, j’imaginais la sainteté comme une espèce de perfection morale. Les
saints et les saintes, tel qu’on me les présentait, c’était des hommes et des
femmes qui avaient réussi à éviter tout péché, à vivre dans la prière
perpétuelle, à atteindre le sommet de toutes les vertus. Il me semblait qu’être
saint, c’était quelque chose d’absolument héroïque exigeant d’immenses
sacrifices. J’admirais peut-être les saints et les saintes, mais je les
trouvais distants, presque inhumains. Jamais je n’aurais imaginé que je puisse
atteindre la sainteté.
Pourtant, Saint
Paul nous dit dans notre lecture d’aujourd’hui que nous sommes tous appelés à une
« sainteté irréprochable » devant Dieu, en vue de la venue du
Seigneur Jésus. Sommes-nous tous appelés à une perfection morale impossible?
Sommes-nous tous condamnés à l’échec devant un projet qui nous dépasse?
Il me
semble que le problème, c’est que nous comprenons mal la sainteté. J’ai
l’impression que nous nous sommes donné une fausse idée de ce que veut dire
être saint ou sainte. Saint Paul nous met sur la bonne piste lorsqu’il fait
précéder son appel à la sainteté par ces mots : « Que le Seigneur
vous donne un amour de plus en plus intense et débordant. »
En autres
mots, notre degré de sainteté ne dépend pas de notre perfection morale, mais de
notre amour. Plus nous aimons, plus nous sommes saints. Et comme Dieu est
amour, on comprendra que le Saint par excellence est Dieu lui-même. C’est
pourquoi à la messe nous l’acclamons : « Saint, saint, saint le
Seigneur, Dieu de l’univers. »
Pourvu que
nous soyons ouverts à l’amour de Dieu, pourvu que son amour déborde en nous sur
les autres, nous devenons saints. La sainteté, c’est le rayonnement autour de
nous de l’amour qui nous habite. La sainteté, c’est le resplendissement
extérieur d’une attitude intérieure, une attitude toute pétrie d’attention, de
compassion et de tendresse.
Nous sommes
tous appelés à la sainteté, puisque nous sommes tous créés pour aimer.