Aujourd’hui à Gatineau, fête de la sainte patronne de notre
archidiocèse, Marie, Mère de l’Église. Nous en profitons pour lancer un grand processus
synodal diocésain intitulé : « Le Christ, nous, nos communautés, nos milieux ».
Une surabondance de travail au bureau et le désir de passer
quelques jours de répit avec ma famille durant le long weekend de l’Action de
grâce m’ont fait délaisser ma série de commentaires sur le synode des évêques en
cours à Rome. Mais je me reprends aujourd’hui avec une réflexion sur le
discours inaugural du pape François le premier jour du synode.
Dans mon dernier commentaire, j’ai souligné quelques phrases
tirées de ce discours. Avec le vaticaniste italien Alberto Bobbio, je note que
ces propos orientent la rencontre des évêques d’une façon assez originale, au
point de transformer ce synode sur les jeunes en synode sur l’Église. La
question est moins « Comment ramener les jeunes à l’Église? » que
« Comment l’Église peut-elle aller vers les jeunes? » Il me semble
bien que ce soit cette deuxième question que nous devions nous poser dans nos
diocèses et nos paroisses du Québec.
Le pape identifie un problème fondamental : l’Église refuse
de se mettre en question et s’étonne qu’elle ne rejoigne pas le monde. Il
propose aussi une piste de solution : écouter le monde, non pas pour
« se moderniser » ou pour « s’adapter », mais pour savoir
lire les signes des temps, découvrir les aspirations profondes des gens et apprendre
le langage qui pourra leur révéler que l’Évangile peut être source de joie et
d’espérance pour eux.
Le synode des évêques doit donc se transformer d’événement
isolé en démarche permanente, marqué par une double circularité. D’abord, il
faut passer de l’écoute au discernement à l’action, pour enfin retourner à
l’écoute. Simultanément, il faut passer du Peuple de Dieu au collège des
évêques à l’évêque de Rome, pour enfin retourner au Peuple de Dieu.
Ces propos s’appliquent bien à notre démarche synodale
diocésaine. Je suis heureux que dans la première phase, qui s’ouvre aujourd’hui
et s’étendra jusqu’à Noël, nous ayons prévu des rencontres paroissiales où les
prêtres et leurs délégués seront invités à écouter les fidèles parler de leur
expérience en paroisse; ensuite, j’irai écouter les prêtres et les délégués me
dire ce qu’ils ont appris; enfin, à partir de cette réflexion, je relancerai
une deuxième étape où nous pourrons ensemble nous arrêter aux défis majeurs qui
auront été identifiés dans cette première étape.
Le pape François affirme que le synode des évêques doit être
un « modèle » de synodalité pour l’Église entière. Nous essaierons
dans notre diocèse d’imiter ce modèle durant les quinze mois que durera notre
processus synodal. Priez pour nous!