Une méditation sur la deuxième lecture
20e dimanche du temps ordinaire
Lire Romains 11, 13-15.29-32
Saint Pierre a dit des lettres de Paul qu’ « on y trouve des textes difficiles à comprendre » (2 P 3,16). La liturgie de ce dimanche nous en présente un très bon exemple! Voyons d’abord ce qui en rend la lecture si pénible.
La question dont traite Paul dans ce passage fait déjà problème, tant par sa complexité que par sa spécificité. Paul essaie de comprendre le rôle du peuple juif dans l’histoire du salut, en particulier après la résurrection de Jésus. Soyons francs : c’est là une question bien distante de nos préoccupations quotidiennes.
Ensuite, Paul développe son argumentation dans un style qui nous est étranger, le style rabbinique. Il cite des passages de l’Écriture qui ne semblent avoir aucun lien entre eux. Il fait des affirmations très fortes, pour ensuite les nuancer et les tempérer. Il joue avec des symboles, des métaphores, des ressemblances et des contrastes. Il se sert de techniques de raisonnement bien compliquées pour nous.
Si nous ne faisons qu’extraire une phrase ou l’autre de ces textes, sans chercher à les situer dans leur contexte, sans chercher à les replacer dans l’argumentation de l’Apôtre, nous risquons d’en détourner le sens. C’est pourquoi il est si important d’avoir un bon guide de lecture lorsqu’on lit la Bible. L’Église elle-même est le meilleur guide, car elle est appuyée par l’Esprit dans son travail d’interprétation et d’enseignement.
Revenons donc à notre texte d’aujourd’hui. Que pouvons-nous en conclure ? D’abord, une certitude : que Dieu ne revient pas sur sa Parole. Pour toi et pour moi, c’est ce qui fonde notre espérance. Dieu nous a dit son amour dans le Christ, et c’est un amour qui ne changera jamais en dépit de tout ce que nous pourrions faire.
Ensuite, une constatation : cet amour se révèle à nous comme miséricorde. En effet, personne ne peut mériter l’amour de Dieu. Paul divise le monde de son temps en deux groupes : les Juifs et les païens. Pour Paul, les Juifs ne méritent pas l’amour de Dieu, parce qu’ils n’ont pas reconnu le Messie. Les païens non plus ne méritent pas l’amour de Dieu, parce qu’ils n’ont pas reconnu sa loi dans leurs cœurs. Conclusion : personne ne mérite l’amour de Dieu.
Pourtant, nous sommes tous aimés de Dieu, Juifs autant païens. Et cet amour non mérité doit être accueilli comme miséricorde. La réponse de ceux et celles qui ont fait cette expérience de miséricorde, c’est d’en vivre à tous les jours et de l’annoncer à tous les peuples. Voilà la mission qui nous est confiée, voilà le défi que nous devons relever.
Paul est parfois difficile à saisir, certes, mais son enseignement est toujours important. Voilà pourquoi ça vaut la peine de chercher à le comprendre.
L'évangile d'aujourd'hui (14 août) nous instruit de plus que celle ou celui animé d'une foi profonde, peu importe ses origines et son passé, sera accueilli par le Christ. Le message à nous tous : laissons notre coeur être transformé, et tournons notre regard vers, et prosternons nous devant Celui qui nous mène vers la vie abondante.
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