Une méditation sur la deuxième lecture du 19e dimanche du temps ordinaire – Année A
Lire Romains 9, 1-5
La liturgie du dimanche qui vient aborde une nouvelle section de la lettre de Saint Paul aux Romains, les chapitres neuf à onze. Ils sont consacrés à une question très particulière, à savoir le statut du peuple juif dans la perspective chrétienne.
Le vingtième siècle a été témoin de l’aboutissement horrible de générations d’anti-sémitisme. En effet, le massacre de près de six millions de juifs durant la seconde guerre mondiale sous le régime nazi n’est pas arrivé comme un cheveu sur la soupe. Pendant des siècles, les chrétiens avaient entretenu des préjugés contre les juifs. On disait de ces derniers qu’ils étaient coupables de déicide, puisqu’ils avaient condamné le Christ. On les disait maudits par Dieu, condamnés à l’enfer. On les persécutait, on les obligeait à vivre dans des ghettos, on ne les considérait presque pas humains.
Pourtant, ce n’est pas ainsi que Paul voyait ses frères et sœurs du judaïsme. Dans l’extrait d’aujourd’hui, il rappelle tout ce qui fait la beauté de la religion juive : ils sont adoptés, choisis par Dieu; ils voient la gloire de Dieu habitant son temple à Jérusalem; ils continuent à vivre sous les alliances avec le patriarche Noé, le prophète Moïse et le roi David; ils suivent une loi juste et intègre; ils célébrent le culte du temple et de la synagogue; leur espérance est nourrie par la promesses d’un Messie. Pour Paul, leur plus haute gloire, c’est d’avoir donné la naissance à ce Messie, Jésus de Nazareth, lui-même un Juif.
Paul reconnaît tout ce que Dieu fait de beau et de grand dans le peuple juif, et Paul aime ce peuple. Il serait prêt à être retranché du Christ lui-même si cela pouvait aider ses frères et sœurs à reconnaître en Jésus l’envoyé, le fils de Dieu.
Paul nous donne ici un exemple. Il nous invite à rendre grâces à Dieu pour le peuple juif, nos grands frères et nos grandes sœurs dans la foi en nous rappelant tout ce que Dieu a fait pour ce peuple. Et il nous invite à aimer ce peuple, que nous connaissons si peu et si mal.
Comme l’avait fait Jean-Paul II durant le jubilé de l’an 2000, demandons pardon pour nos propres préjugés, nos propres ignorances à l’égard de ce peuple qui a tant souffert. Portons-le dans notre prière : il est toujours le peuple choisi, car Dieu est fidèle à ses choix. Juifs ou chrétiens, nous cheminons vers le même Royaume de Dieu. Il ne faudrait jamais l’oublier.
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