Méditation sur la deuxième lecture du
26e dimanche du temps ordinaire – Année A
Lire Philippiens 2, 1-11
Paul se réjouit de la qualité de la vie chrétienne qu’il reconnaît dans la communauté à Philippes. Il loue l’appui mutuel que se prêtent ces croyants et croyantes, l’encouragement qu’ils se donnent dans l’amour, la tendresse et la pitié qu’ils se manifestent. Voilà déjà un exemple à imiter pour nous, aujourd’hui. Trop de nos communautés sont anonymes, passagères. On se rencontre de temps en temps, même pour prier ensemble, mais par après chacun reprend son chemin, chacune mène sa propre vie. La communauté de Philippes nous invite à vraiment être attentifs à nos sœurs et à nos frères dans la foi, à les encourager dans leurs difficultés, à les appuyer, à les aimer.
Mais Paul lance un défi de plus à ses amis. Il les invite à aller jusqu’au bout en vivant dans l’unité. Et il leur indique une vertu qui pourrait les aider à faire ce pas de plus : l’humilité.
Voilà un mot piégé. Nous y attachons tellement de fausses images. On s’imagine qu’une personne humble c’est une personne qui ne donne jamais son opinion, qui dit toujours « oui » à tout ce qu’on lui propose. Une personne qui s’efface, qui s’éteint, qui disparaît. Une personne qui s’écrase. Une personne qui accepte d’être humiliée.
Mais on peut être humilié sans être humble. Ce sont deux réalités distinctes. Le mot humilité nous vient du latin « humus» qui veut dire « terre. » La personne humble, c’est donc celle qui garde bien ses deux pieds sur terre. Elle ne s’envole pas dans des fantaisies impossibles, mais elle fait fond sur le réel. Elle est capable de reconnaître ses dons comme ses faiblesses. Elle est capable d’accepter la responsabilité qui lui revient, même celle de leader.
La personne humble, c’est surtout celle qui se sert de ses dons pour élever les autres, plutôt que de s’élever elle-même. En cela, Paul nous dit que nous devons garder l’exemple de Jésus. Jésus s’est servi de ses qualités, de ses forces, non pas pour s’élever lui-même, mais pour nous élever. Il s’est servi de son pouvoir, non pas pour protéger son prestige et son autorité, mais pour donner force aux personnes sans puissance. Il a tout fait par amour pour nous.
C’est à cause de cet amour-là que Dieu l’a élevé au-dessus de tout dans la gloire de la résurrection. C’est à cause de cet amour-là que nous reconnaissons Jésus comme le Seigneur.
Paul nous invite à imiter cet amour-là dans nos relations et nos comportements. Il nous invite à être humbles comme Jésus a été humble : assez proche de la terre pour être capable d’y reconnaître les reflets du ciel.
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