mercredi 5 septembre 2012

Riches et pauvres



Lire Jacques 2, 1-5

Il y a quelques tests fondamentaux qu’une personne qui se dit chrétienne doit pouvoir confronter et réussir. Un premier, c’est d’aimer son ennemi. Un second, c’est de considérer les pauvres avec respect.

C’est ce deuxième test dont nous parle Saint Jacques aujourd’hui. Dans les deux cas, il s’agit de voir au-delà des événements et des apparences la dignité fondamentale de chaque personne humaine. Dans le premier, je peux ne pas m’entendre avec quelqu’un, ça ne l’empêche pas d’être fils ou fille de Dieu comme moi, un frère ou une sœur que je dois chercher à aimer. Dans le second, je peux remarquer la grande pauvreté d’un autre, ses habits sales, ses manières abruptes : ça ne justifie pas mon jugement négatif ni mon regard hautain. Lui aussi, elle aussi, comme moi, est fils ou fille de Dieu. Aux yeux de Dieu, elle a plus de valeur que tout l’or et l’argent du monde. Est-ce que je ne dois pas la voir avec les yeux de Dieu?

Et si je suis pauvre, est-ce que je ne dois pas dépasser les jugements que la société porte sur moi? Éviter d’adopter le regard des autres, de me dénigrer, de me considérer négativement, de refuser de  reconnaître mon potentiel ou ma valeur. Je n’ai pas été fait pour un petit pain; Dieu ne m’a pas oublié. Au contraire, c’est comme un pauvre que Dieu est venu sur la terre. C’est auprès des pauvres qu’il a exercé son ministère. C’est avec les pauvres qu’il a vécu. Et les premiers chrétiens, c’étaient surtout des pauvres. Jésus n’a-t-il pas dit : « Heureux les pauvres, le Royaume des cieux est à eux. »

Et si je suis riche, je dois lutter contre la tentation de me considérer en fonction de mes richesses. Comme si ma valeur était proportionnelle à mes acquis, comme si ma personne se mesurait en fonction de mon argent. Je dois reconnaître que je suis fait, non pour posséder, mais pour aimer. Et si mon argent peut me permettre d’aimer encore plus de personnes en faisant le bien pour elles, je dois ouvrir mon portefeuille et partager mon trésor. Car mon bonheur ne dépend pas de ce que j’ai, mais de ce que je suis.

Tous, nous sommes fascinés par l’argent. Mais la richesse, dans notre monde, est trop souvent construite sur la pauvreté des autres. Il y a une injustice flagrante au cœur de notre monde qui fait qu’une petite minorité peut gaspiller des millions alors qu’une immense partie du monde souffre de faim.

Alors, partageons. Travaillons pour la justice. Ne jugeons pas. Reconnaissons l’égale dignité de chaque être humain. Et apprenons à voir Jésus lui-même dans le sacrement du pauvre.

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