Lire Jacques 2, 1-5
Il y a quelques tests fondamentaux qu’une
personne qui se dit chrétienne doit pouvoir confronter et réussir. Un premier,
c’est d’aimer son ennemi. Un second, c’est de considérer les pauvres avec respect.
C’est ce deuxième test dont nous parle
Saint Jacques aujourd’hui. Dans les deux cas, il s’agit de voir au-delà des événements
et des apparences la dignité fondamentale de chaque personne humaine. Dans le premier, je peux
ne pas m’entendre avec quelqu’un, ça ne l’empêche pas d’être fils ou fille de
Dieu comme moi, un frère ou une sœur que je dois chercher à aimer. Dans le second, je peux
remarquer la grande pauvreté d’un autre, ses habits sales, ses manières
abruptes : ça ne justifie pas mon jugement négatif ni mon regard hautain.
Lui aussi, elle aussi, comme moi, est fils ou fille de Dieu. Aux yeux de Dieu,
elle a plus de valeur que tout l’or et l’argent du monde. Est-ce que je ne dois
pas la voir avec les yeux de Dieu?
Et si je suis pauvre, est-ce que je ne dois
pas dépasser les jugements que la société porte sur moi? Éviter d’adopter le
regard des autres, de me dénigrer, de me considérer négativement, de refuser de reconnaître mon potentiel ou ma valeur. Je n’ai pas été fait pour un petit pain; Dieu
ne m’a pas oublié. Au contraire, c’est comme un pauvre que Dieu est venu sur la
terre. C’est auprès des pauvres qu’il a exercé son ministère. C’est avec les
pauvres qu’il a vécu. Et les premiers chrétiens, c’étaient surtout des pauvres.
Jésus n’a-t-il pas dit : « Heureux les pauvres, le Royaume des cieux
est à eux. »
Et si je suis riche, je dois lutter contre
la tentation de me considérer en fonction de mes richesses. Comme si ma valeur
était proportionnelle à mes acquis, comme si ma personne se mesurait en
fonction de mon argent. Je dois reconnaître que je suis fait, non pour
posséder, mais pour aimer. Et si mon argent peut me permettre d’aimer encore
plus de personnes en faisant le bien pour elles, je dois ouvrir mon
portefeuille et partager mon trésor. Car mon bonheur ne dépend pas de ce que j’ai,
mais de ce que je suis.
Tous, nous sommes fascinés par l’argent.
Mais la richesse, dans notre monde, est trop souvent construite sur la pauvreté
des autres. Il y a une injustice flagrante au cœur de notre monde qui fait
qu’une petite minorité peut gaspiller des millions alors qu’une immense partie
du monde souffre de faim.
Alors, partageons. Travaillons pour la
justice. Ne jugeons pas. Reconnaissons l’égale dignité de chaque être humain.
Et apprenons à voir Jésus lui-même dans le sacrement du pauvre.
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