Lire Hébreux 2, 9-11
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cette semaine : une petite leçon de vocabulaire grec. Nous nous arrêtons à
un verbe, téleioun, dont le sens est
un peu compliqué. Il sert à désigner la consécration des prêtres juifs qui
offraient des sacrifices au Temple de Jérusalem. Mais il veut aussi dire
« rendre parfait » dans le sens de mener quelque chose à son
accomplissement, à son achèvement. Un peu comme un artiste qui trace un croquis
de son dessein, ensuite ajoute les couleurs, pour enfin travailler les
détails : il mène son dessein à sa perfection, à son achèvement. C’est le
sens du verbe grec, téleioun.
Pour
l’auteur de la lettre aux Hébreux, ce verbe est important. Il s’en sert à
plusieurs reprises pour parler d’abord de Jésus, ensuite des chrétiens. Il dit
que Jésus à été « mené à son accomplissement » par sa mort sur sa
croix. Ou, dans une autre traduction, Jésus « a été rendu parfait. »
L’auteur affirme ainsi que toute la vie de Jésus est exprimée dans l’amour avec
lequel il offre sa vie au Père et à nous. Sa vie atteint sa perfection dans ce
geste ultime d’amour, de don et de pardon.
De plus, sa
mort sur la croix met fin à tous les sacrifices d’animaux qui étaient offerts
au Temple. Ces nombreux sacrifices, pourtant offerts avec dévotion et amour, ne
peuvent pas égaler la puissance et la profondeur du sacrifice amoureux du Fils
de Dieu qui se donne sur la croix. Ce sacrifice-là, il est éternel : il
n’y a plus besoin d’autres sacrifices. La consécration de Jésus sur la croix
mène à leur achèvement la consécration des prêtres du Temple de
Jérusalem : Jésus est le grand-prêtre éternel.
Mais
l’histoire ne s’arrête pas là. Nous aussi, les disciples de Jésus, nous devons
atteindre notre propre perfection, nous devons cheminer vers notre propre
accomplissement. Il faut que nos vies aussi soient transformées par amour dans
l’Esprit éternel qui a mené Jésus à son accomplissement. Ainsi, nos vies ne
sont pas un cercle vicieux où les fins de semaine se succèdent les unes aux
autres, semblables les unes aux autres. La vie humaine, c’est un projet, comme
une œuvre d’art qu’il faut mener à sa perfection.
L’esquisse
de nos vies nous est donnée avec notre enfance. Mais il faut y ajouter les
couleurs de la foi, de l’espérance et de l’amour. Il faut être attentifs aux
détails quotidiens où s’incarnent les valeurs de l’Évangile. Nous sommes en
chantier : le meilleur est à venir. Téleouin,
ce n’est pas seulement un mot grec, c’est le projet d’une vie.
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