Lire Hébreux 10, 11-18
En 1517, un prêtre et moine allemand du nom
de Martin Luther publia une série de thèses qu’il voulait proposer pour discussion
publique. Ce fut le début de ce qu’on a nommé, par la suite, la réforme
protestante. Aujourd’hui, les théologiens catholiques seraient d’accord avec plusieurs
des propositions de Luther, mais à l’époque, elles provoquèrent une réaction
défensive. La politique s’en est mêlée, des guerres ont éclaté et l’Europe occidentale
fut divisée en deux : une partie catholique et une partie protestante.
Les deux groupes ont toujours été d’accord
sur l’essentiel de la foi chrétienne, mais elles ne s’entendaient pas sur certains
thèmes importants : la relation entre la grâce et la liberté humaine; les
structures de leadership dans l’Église; le sens et le rôle des sacrements dans
la vie chrétienne. De part et d’autre, on se réclamait de la Bible pour justifier
sa prise de position.
C’est pourtant un bien mauvaise façon de
lire et d’étudier la Bible : y chercher des arguments pour prouver les
conclusions qu’on a déjà établies. Tel est le cas pour le dernier verset de
notre texte de ce dimanche. Les protestants s’en servaient pour affirmer que la
Messe ne peut pas être un sacrifice, puisque le verset affirme qu’on ne peut offrir
d’autre sacrifice après celui du Christ. Les catholiques répondent que la Messe
n’est pas un nouveau sacrifice, mais la représentation sacramentelle de
l’unique sacrifice du Christ.
Pourtant, ce verset ne parle même pas de la
Messe. Il parle plutôt de la relation entre l’unique sacrifice du Christ et les
multiples sacrifices offerts par les Juifs au Temple de Jérusalem. L’auteur
affirme simplement que le sacrifice du Christ mène tous ces autres sacrifices à
leur perfection. Il veut convaincre ses lecteurs qu’en Jésus on atteint la plénitude
de ce qui, dans le culte du Temple, était recherché et désiré. Ceux qui mettent
leur foi en Jésus découvrent véritablement le pardon des péchés.
Sur ce point, catholiques et protestants
sont pleinement d’accord : en Jésus seul pouvons-nous trouver la plénitude
du pardon divin, la vie de grâce, la puissance de l’Esprit. Le désir de
rencontrer Dieu, inscrit dans tout cœur humain, est enfin comblé dans la Pâque
du Christ.
Unis dans cette foi proclamée au baptême, marchons
ensemble, protestants et catholiques, vers le Seigneur. Travaillons à la
reconstruction de l’unité perdue il y a cinq cents ans. Jésus a prié pour ses
disciples : « Que tous soient un! » C’est en lui seul que nous
trouverons la réponse à cette prière.
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