Lire I Thessaloniciens 4, 13-18
Nous chrétiens croyons à la résurrection du
Christ. Pourtant, nous la considérons souvent comme un événement qui ne
concerne que Jésus, et notre compréhension en est alors bien limitée. Certes, nous
nous réjouissons de sa victoire sur la mort et nous célébrons sa glorification
auprès du Père. Mais nous ne comprenons pas que la résurrection du Christ n’est
que la première étape d’une aventure cosmique dans laquelle chacun de nous est
impliqué.
En effet, c’est l’univers entier qui est
appelé à être transformé dans la puissance de l’Esprit. Toute la création
aspire à cette transformation. Les hommes et les femmes sont à la fine pointe
de cette aspiration, travaillés par le désir d’une vie en abondance, d’une vie
éternelle.
Lorsque Jésus est ressuscité, l’univers entier
a été saisi comme par un frisson de renouvellement. L’Esprit de Dieu,
travaillant en Jésus, le réveillant d’entre les morts, commence déjà à partir
de ce moment à travailler nos pauvres corps et à nous préparer pour la gloire
qui nous est promise.
Cela, les premiers chrétiens l’ont compris
dans la fibre de leur être. Et ils attendaient impatiemment l’accomplissement
de cette transformation qui s’achèverait avec l’avènement du Christ dans la
gloire. Paul l’attendait avec toute la communauté.
Mais voilà que cet accomplissement tarde à
se réaliser. L’Esprit semble prendre son temps. Et certains chrétiens meurent
avant de voir l’acte final de ce processus de transformation. Sont-ils perdus à
jamais?
Voilà la question que Paul tente d’élucider
dans ce texte aux Thessaloniciens. Et sa réponse est claire, sans
ambages : on n’a pas à s’inquiéter de ceux qui sont déjà morts dans le
Christ, puisque la puissance de l’Esprit les rejoindra au-delà de la mort pour
les faire participer eux aussi à la gloire du Christ. Ils ressusciteront lors
de l’avènement du Christ pour être, comme nous, avec lui dans la gloire.
Oui, l’Esprit prend son temps. Depuis près
de deux mille ans, les chrétiens attendent que la puissance de la résurrection
transforme toute la création lorsque le Christ viendra dans la gloire. Nous
nous sommes habitués à cette attente, trop habitués : nous n’y pensons
plus. Pourtant, l’Esprit nous travaille comme il a travaillé les premiers
chrétiens. À travers nous, l’Esprit prépare ce jour de gloire. Habités par lui,
nous nous ouvrons à cette transformation dans notre prière, notre engagement,
notre témoignage, notre soif même du Royaume. Le temps entre la résurrection du
Christ et son avènement dans la gloire n’est pas un temps vide, un temps
d’absence ou d’attente passive. C’est plutôt un temps de cheminement, un temps
de croissance et de purification, un temps où nous reconnaissons le Christ
parmi nous dans sa Parole, dans son Pain de vie, dans les pauvres, dans nos
frères et sœurs. Ce temps est notre temps, temps d’espérance et temps
d’engagement.
Comme les Thessaloniciens, écoutons les
mots de Paul. Ne soyons pas découragés. Soyons plutôt renouvelés dans notre
courage et notre décision de marcher dans les pas du Christ, lui qui se dresse
devant nous dans l’avenir, lui qui marche avec nous en ce temps présent.
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