Timothée occupait une
place particulière au sein de la communauté chrétienne à laquelle il appartenait.
Il était leur chef, leur leader.
On a beaucoup écrit
sur le
leadership aujourd’hui. Dans la plupart des grandes librairies, on peut trouver
des rangées de livres sur le leadership et la gestion. Des séminaires et des
ateliers sont organisés d’un océan à l’autre dans l’espoir d’aider les
administrateurs à devenir des chefs. En lisant cet extrait de la lettre à
Timothée, nous découvrons quelques caractéristiques du leadership chrétien.
Tout d’abord, le
leadership n’est pas pour le chef, mais pour la communauté. La gouvernance de
Timothée s’avère un cadeau pour les autres, non pas un statut prestigieux qu’il
recherche pour lui-même. Son leadership n’est pas destiné à le mettre sur un
piédestal, mais pour édifier les autres. Il s’agit d’un vrai service, un
ministère dans le sens plein du mot.
Si le leadership
chrétien est un cadeau pour les autres, il est d’abord un don de Dieu. Voilà ce
qui ressort du rituel de l’imposition des mains : le leadership est reçu
comme une mission, comme une consécration et comme une affirmation. Et même si
ce sont d’autres chefs qui ont posé leurs mains sur la tête de Timothée, c’est l’Esprit
de Dieu lui-même qui agit dans et par ce geste physique, confirmant et
renforçant Timothée pour son ministère au sein de la communauté.
Pourtant, le
leadership n’est pas acquis une fois pour toutes. Il doit sans cesse être développé,
renouvelé, revitalisé. « Ravive le don qui est en toi », écrit Paul à
Timothée. Tous les chefs chrétiens doivent s’efforcer de revenir à la source de
leur leadership, ne jamais tenir pour acquis leur appel ni leur capacité de répondre
à cet appel.
Les chefs chrétiens,
hommes et femmes, doivent prendre pour modèle le Christ lui-même, en acceptant
de souffrir avec lui pour l’amour du Royaume de Dieu. Le leader chrétien est
motivé par l’amour, et l’amour véritable implique toujours la souffrance, car la
personne qui veut aimer doit apprendre mourir à lui-même ou à elle-même afin de
donner la vie aux autres. Bien que le leadership dans l’Église soit source de beaucoup
de joie et de bonheur, il ne peut pas éviter la raffinerie du sacrifice et de
la mort à soi-même.
L’Esprit agit dans le
chef, il bannit la peur et attise le dynamisme, l’amour, le contrôle de soi. Une
leader chrétienne ne peut exercer un véritable leadership que dans l’Esprit. Il
faut s’ouvrit à l’action de l’Esprit dans la prière et la liturgie, écouter l’Esprit
dans le discernement, agir dans la puissance de l’Esprit : voilà ce que
signifie être une leader chrétienne.
Les chrétiens et les
chrétiennes sont appelés à exercer leur leadership dans le monde. Ce leadership
sera vraiment fructueux s’ils se souviennent de Timothée et des recommandations
qu’il a reçues de son mentor, Saint Paul.
Quelques-uns sont
appelés à exercer un leadership dans l’Église elle-même. Cet appel est à couper
le souffle, car il s’agit d’un défi qu’on ne peut relever sans appréhension et
humilité. Pourtant, n’ayez pas peur si tel est votre appel. Car l’Esprit agissant
en vous vous aidera à répondre à cet appel, de sorte que vous puissiez donner à
l’Église un service à la fois beau et grand : le service du leadership.
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