samedi 5 octobre 2013

Une question de leadership


Timothée occupait une place particulière au sein de la communauté chrétienne à laquelle il appartenait. Il était leur chef, leur leader.

On a beaucoup écrit sur ​​le leadership aujourd’hui. Dans la plupart des grandes librairies, on peut trouver des rangées de livres sur le leadership et la gestion. Des séminaires et des ateliers sont organisés d’un océan à l’autre dans l’espoir d’aider les administrateurs à devenir des chefs. En lisant cet extrait de la lettre à Timothée, nous découvrons quelques caractéristiques du leadership chrétien.

Tout d’abord, le leadership n’est pas pour le chef, mais pour la communauté. La gouvernance de Timothée s’avère un cadeau pour les autres, non pas un statut prestigieux qu’il recherche pour lui-même. Son leadership n’est pas destiné à le mettre sur un piédestal, mais pour édifier les autres. Il s’agit d’un vrai service, un ministère dans le sens plein du mot.

Si le leadership chrétien est un cadeau pour les autres, il est d’abord un don de Dieu. Voilà ce qui ressort du rituel de l’imposition des mains : le leadership est reçu comme une mission, comme une consécration et comme une affirmation. Et même si ce sont d’autres chefs qui ont posé leurs mains sur la tête de Timothée, c’est l’Esprit de Dieu lui-même qui agit dans et par ce geste physique, confirmant et renforçant Timothée pour son ministère au sein de la communauté.

Pourtant, le leadership n’est pas acquis une fois pour toutes. Il doit sans cesse être développé, renouvelé, revitalisé. « Ravive le don qui est en toi », écrit Paul à Timothée. Tous les chefs chrétiens doivent s’efforcer de revenir à la source de leur leadership, ne jamais tenir pour acquis leur appel ni leur capacité de répondre à cet appel.

Les chefs chrétiens, hommes et femmes, doivent prendre pour modèle le Christ lui-même, en acceptant de souffrir avec lui pour l’amour du Royaume de Dieu. Le leader chrétien est motivé par l’amour, et l’amour véritable implique toujours la souffrance, car la personne qui veut aimer doit apprendre mourir à lui-même ou à elle-même afin de donner la vie aux autres. Bien que le leadership dans l’Église soit source de beaucoup de joie et de bonheur, il ne peut pas éviter la raffinerie du sacrifice et de la mort à soi-même.

L’Esprit agit dans le chef, il bannit la peur et attise le dynamisme, l’amour, le contrôle de soi. Une leader chrétienne ne peut exercer un véritable leadership que dans l’Esprit. Il faut s’ouvrit à l’action de l’Esprit dans la prière et la liturgie, écouter l’Esprit dans le discernement, agir dans la puissance de l’Esprit : voilà ce que signifie être une leader chrétienne.

Les chrétiens et les chrétiennes sont appelés à exercer leur leadership dans le monde. Ce leadership sera vraiment fructueux s’ils se souviennent de Timothée et des recommandations qu’il a reçues de son mentor, Saint Paul.

Quelques-uns sont appelés à exercer un leadership dans l’Église elle-même. Cet appel est à couper le souffle, car il s’agit d’un défi qu’on ne peut relever sans appréhension et humilité. Pourtant, n’ayez pas peur si tel est votre appel. Car l’Esprit agissant en vous vous aidera à répondre à cet appel, de sorte que vous puissiez donner à l’Église un service à la fois beau et grand : le service du leadership.


En pèlerinage avec les évêques de Panama il y a quelques années

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