Lire Timothée 1 : 8-10
« Car Dieu nous a sauvés, et il nous a
donné une vocation sainte. » Ainsi Saint Paul résume-t-il la vie
chrétienne.
D’abord, nous sommes sauvés. C’est-à-dire
que nous découvrons l’amour que Dieu a pour nous. Voilà une découverte qui nous
libère de la peur, de tous ces besoins qui nous poussent au mal. La vie se
présente alors non pas comme une épreuve à réussir mais comme un cadeau à
ouvrir.
Ensuite, nous sommes envoyés. C’est-à-dire
que nous découvrons la mission que Dieu a pour nous, la collaboration qu’il
nous offre dans la réalisation de son plan d’amour. Ce n’est pas assez que nous
soyons les sujets passifs de son amour, Dieu veut que nous devenions des
joueurs actifs, engagés avec lui dans la venue de son Royaume de justice, de
paix et de joie.
Notons bien : la vocation jaillit du
salut, et non vice versa. Ce n’est pas parce que nous nous engageons à la suite
du Christ que nous sommes sauvés : c’est parce que nous sommes sauvés que
nous nous engageons à sa suite. Par exemple, je ne vais pas à la messe le
dimanche « afin que » Dieu m’aime ; plutôt, je vais à la messe le
dimanche « parce que » Dieu m’aime. Toute la beauté de la vie
chrétienne se trouve dans ce petit revirement de perspective. Tout son défi
également.
Dans les Églises catholiques, orthodoxes et
anglicanes on retrouve trois sacrements d’initiation : le baptême, la
confirmation et l’eucharistie.
Le baptême, c’est le sacrement du salut.
C’est le rituel sacré par lequel nous sommes plongés dans la mort avec le
Christ afin de vivre avec lui pour l’éternité. Nous devenons frères et sœurs de
Jésus, enfants d’un même Père. Nos cœurs sont ouverts à son amour.
La confirmation, c’est le sacrement de la
vocation. C’est le rituel sacré par lequel nous sommes oints de l’Esprit,
envoyés avec le Christ porter au monde la Bonne Nouvelle par nous faisons, par
ce que nous disons, par ce que nous sommes.
L’Eucharistie reprend ces deux mouvements
en nous rassemblant pour goûter à l’amour de Dieu et en nous envoyant porter
cet amour au monde. C’est pourquoi nous disons de ce sacrement qu’il est la
source et le sommet de la vie et de la mission de l’Église.
Pour rester vivant, il faut respirer. Pour
respirer, il faut faire entrer l’air dans nos poumons et ensuite le renvoyer
dans l’espace. Les deux mouvements sont essentiels. Ainsi en est-il de la vie
chrétienne : il faut accueillir en nos cœurs l’amour de Dieu et ensuite le
renvoyer dans le monde. À tous les sept jours, la messe du dimanche nous donne
l’occasion de respirer profondément, de redécouvrir que « Dieu nous a
sauvés » et qu’il « nous a donné une vocation sainte. »
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