Hier, j’ai évoqué le défi d’une synodalité
efficace et ressentie dans l’Église, une synodalité qui permettrait à tous les
membres de s’écouter mutuellement afin de discerner ensemble les chemins que
nous trace l’Esprit. Évidemment, dans cet exercice de discernement, les évêques
et le pape ont un rôle particulier à jouer : celui d’assurer que ce
discernement est toujours fidèle à l’Évangile et à la Tradition vivante qui l’interprète
et l’actualise au fil des siècles.
C’est dans cette perspective que le
pape François vient de renouveler la législation entourant le synode des
évêques, ainsi que son règlement (qui a été publié ce matin). Il s’agit
vraiment d’un renouvellement dans la continuité : le pape n’a pas tout
chambranlé, mais il a ajusté des aspects de la démarche afin de libérer la
dynamique d’écoute mutuelle et de discernement collectif qui devrait
caractériser tout processus synodal.
Pour ce faire, il a développé plus
amplement le cadre entourant la consultation préparatoire au synode. Dans le
passé, cette consultation visait d’abord les évêques du monde qu’on invitait à
donner leur avis sur le thème retenu. Il s’agissait surtout d’une démarche « épiscopale »
qui s’ouvrait en théorie sur une consultation plus vaste, mais qui, concrètement,
restait une affaire d’évêques.
Dorénavant, le synode s’insère dans
une longue démarche de réflexion, de prise de parole et d’écoute par tout le
peuple de Dieu. On en avait une première expérience lors de l’assemblée extraordinaire
du synode de 2014 sur le mariage et la famille. Cette fois-ci, la méthode étant
un peu plus rodée, la consultation s’est avérée encore plus dynamique et plus
riche.
Un questionnaire en ligne a permis
à des milliers de jeunes gens de dire ce qu’ils vivent et d’exprimer leur opinion
sur l’Église.
- Dans les diocèses, les évêques se sont mis à l’écoute des jeunes. Moi-même, j’ai participé à une belle rencontre où j’ai pu entendre des étudiants et étudiantes, des jeunes travailleuses et travailleurs partager leurs anxiétés, leurs espérances et leur soif de Dieu.
- Les évêques du Québec ont organisé un mini-forum de 48 heures avec des jeunes représentant l’ensemble du territoire.
- À Rome, un grand colloque présynodal a rassemblé des jeunes du monde entier et a permis de mettre au point un document qui inspire largement l’instrument de travail du présent synode.
Les assises qui s’ouvriront
mercredi à Rome ne commencent donc pas à zéro. Un immense travail de
consultation et de réflexion les a précédées.
De même à l’archidiocèse de
Gatineau, le conseil diocésain de pastorale a voulu qu’une vaste consultation
nous permette de brosser le portrait de notre réalité paroissiale et
communautaire, d’exprimer les espoirs et les craintes qui nous habitent et de proposer
les questions fondamentales à étudier. Nous aussi, nous mettrons un questionnaire
en ligne (à partir du 11 octobre) afin que chacun, chacune puisse donner son
point de vue. Des groupes-témoins seront organisés afin d’entendre la voix de
celles et ceux qui risquent de ne pas être entendus. Des rencontres seront
organisées dans toutes les paroisses en octobre et en novembre pour recueillir
les convictions et les questions de l’ensemble des fidèles.
Synode des évêques à Rome…
processus synodal diocésain à Gatineau… autant de signes que l’Église s’ouvre à
l’Esprit qui parle dans les communautés et dans le cœur de tous les baptisés.
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