mardi 4 mai 2021

Retraite des prêtres de l'Ouest du Québec - Mardi après-midi

 Communauté tout entière évangélisatrice

Après cela, parmi les disciples le Seigneur en désigna encore soixante-douze, et il les envoya deux par deux, en avant de lui, en toute ville et localité où lui-même allait se rendre. Il leur dit : « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. Allez ! Voici que je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups...» Les soixante-douze disciples revinrent tout joyeux, en disant : « Seigneur, même les démons nous sont soumis en ton nom. » (Luc 10, 1-3.17) 

Née par conséquent de la mission, l’Eglise est à son tour envoyée par Jésus. L’Eglise reste dans le monde lorsque le Seigneur de gloire retourne au Père. Elle reste comme un signe à la fois opaque et lumineux d’une nouvelle présence de Jésus, de son départ et de sa permanence. Elle le prolonge et le continue. Or, c’est avant tout sa mission et sa condition d’évangélisateur qu’elle est appelée à continuer[39]. Car la communauté des chrétiens n’est jamais close en elle-même. En elle la vie intime — vie de prière, écoute de la Parole et de l’enseignement des Apôtres, charité fraternelle vécue, pain partagé — n’a tout son sens que lorsqu’elle devient témoignage, provoque l’admiration et la conversion, se fait prédication et annonce de la Bonne Nouvelle. C’est ainsi toute l’Eglise qui reçoit mission d’évangéliser, et l’œuvre de chacun est importante pour le tout.  (Paul VI, Evangelii Nuntiandi, no 15)

Être Église c’est être Peuple de Dieu, en accord avec le grand projet d’amour du Père. Cela appelle à être le ferment de Dieu au sein de l’humanité. Cela veut dire annoncer et porter le salut de Dieu dans notre monde, qui souvent se perd, a besoin de réponses qui donnent courage et espérance, ainsi qu’une nouvelle vigueur dans la marche. L’Église doit être le lieu de la miséricorde gratuite, où tout le monde peut se sentir accueilli, aimé, pardonné et encouragé à vivre selon la bonne vie de l’Évangile. (Pape François, Evangelii Gaudium, no 114)


Communauté tout entière solidaire

Puisque vous avez tout en abondance, la foi, la Parole, la connaissance de Dieu, toute sorte d’empressement et l’amour qui vous vient de nous, qu’il y ait aussi abondance dans votre don généreux ! Vous connaissez en effet le don généreux de notre Seigneur Jésus Christ : lui qui est riche, il s’est fait pauvre à cause de vous, pour que vous deveniez riches par sa pauvreté. Car s’il y a de l’ardeur, on est bien reçu avec ce que l’on a, peu importe ce que l’on n’a pas. Il ne s’agit pas de vous mettre dans la gêne en soulageant les autres, il s’agit d’égalité. Dans la circonstance présente, ce que vous avez en abondance comblera leurs besoins, afin que, réciproquement, ce qu’ils ont en abondance puisse combler vos besoins, et cela fera l’égalité, (II Cor 8, 7.9.12-14)

L'option ou l'amour préférentiel pour les pauvres est une option, ou une forme spéciale de priorité dans la pratique de la charité chrétienne dont témoigne toute la tradition de l'Eglise. Elle concerne la vie de chaque chrétien, en tant qu'il imite la vie du Christ, mais elle s'applique également à nos responsabilités sociales et donc à notre façon de vivre, aux décisions que nous avons à prendre de manière cohérente au sujet de la propriété et de l'usage des biens. Mais aujourd'hui, étant donné la dimension mondiale qu'a prise la question sociale, cet amour préférentiel, de même que les décisions qu'il nous inspire, ne peut pas ne pas embrasser les multitudes immenses des affamés, des mendiants, des sans-abri, des personnes sans assistance médicale et, par-dessus tout, sans espérance d'un avenir meilleur: on ne peut pas ne pas prendre acte de l'existence de ces réalités. Les ignorer reviendrait à s'identifier au «riche bon vivant» qui feignait de ne pas connaître Lazare le mendiant qui gisait près de son portail (cf. Lc 16, 1931). (Jean Paul II, Sollicitudo Rei Socialis, no 42) 


Communauté tout entière sainte

« Proposition d’une Charte communautaire des Béatitudes »

  • Heureux les pauvres en Esprit

Nous nous engageons à incarner une Église pauvre parmi les pauvres. Avec Jésus, nous abandonnons toute prétention au prestige et au pouvoir pour nous faire servants et proches du peuple. Notre force ne réside pas dans nos propriétés et nos placements, mais dans l’Esprit qui nous pousse à tout donner par amour pour les autres. 

  • Heureux les doux

Dans un monde qui mise sur le pouvoir et la domination, notre communauté affectionne la tendresse et la douceur. Nous ne sommes pas en compétition avec qui que ce soit (surtout pas nos paroisses voisines!). Nos relations seront basées sur le respect mutuel et l’humilité. Nous règlerons nos conflits par le dialogue plutôt que par l’affrontement. Nous serons attentifs aux plus petits.

  • Heureux les affligés

Suivant Jésus qui a pleuré la mort de Lazare, nous voulons être sensibles à la douleur de chacun. Nous prendrons le temps de vivre les deuils et de faire face aux épreuves ensemble. Nous ne passerons pas trop vite sur les difficultés, mais accepterons la complexe réalité des situations. Nous n’aurons pas peur de la Croix, car nous croyons en Pâques.

  • Heureux les affamés et assoiffés de la justice

Nous voulons tendre à la justice en nous ajustant à la volonté de Dieu en toute chose. Nous chercherons à faire advenir la justice parmi nous et dans notre milieu social. La quête de la justice colorera toutes nos activités et nos engagements. Nous dénoncerons les injustices et nous agirons pour transformer les situations injustes afin que tous et toutes puissent vivre avec dignité.

  • Heureux les miséricordieux

Nous voulons vivre les deux faces de la miséricorde, le don et le pardon, car elles reflètent la perfection de Dieu révélée en Jésus. Nous voulons être compatissants comme notre Père est compatissant. Plutôt que de juger, nous tenterons de comprendre. Plutôt que de condamner, nous essaierons d’accompagner. Plutôt que d’exclure, nous chercherons à intégrer.

  • Heureux les cœurs purs

Au cœur de notre communauté, nous ne chercherons qu’une chose : connaître Jésus, aimer Jésus et imiter Jésus. Tout sera orienté vers cette fin afin d’assurer notre intégrité et notre pureté comme communauté. Dans la prière et le discernement, nous purifierons nos intentions pour qu’elles correspondent toujours à notre raison d’être.

  • Heureux les persécutés pour la justice

Nous savons que le chemin vers la sainteté n’est pas facile. Nous savons qu’en suivant Jésus, nous allons à contre-courant. Nous suivons un Christ qui a été rejeté, jugé, torturé et mis à mort. Mais nous croyons que ce chemin de Croix est aussi un chemin de joie et qu’en acceptant de mourir à nous-mêmes, nous apprenons à vivre pour les autres comme lui. En communion avec nos frères et sœurs qui, ailleurs dans le monde, sont persécutés et tués, nous nous engageons à demeurer fidèles et à toujours marcher dans les pas de Jésus.


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