mercredi 5 mai 2021

Retraite des prêtres de l'Ouest du Québec - mercredi après-midi

Pâques

Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit semblant d’aller plus loin. Mais ils s’efforcèrent de le retenir : « Reste avec nous, car le soir approche et déjà le jour baisse. » Il entra donc pour rester avec eux. Quand il fut à table avec eux, ayant pris le pain, il prononça la bénédiction et, l’ayant rompu, il le leur donna. Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent, mais il disparut à leurs regards. Ils se dirent l’un à l’autre : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route et nous ouvrait les Écritures ? » À l’instant même, ils se levèrent et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent réunis les onze Apôtres et leurs compagnons, qui leur dirent : « Le Seigneur est réellement ressuscité : il est apparu à Simon-Pierre. » À leur tour, ils racontaient ce qui s’était passé sur la route, et comment le Seigneur s’était fait reconnaître par eux à la fraction du pain. Comme ils en parlaient encore, lui-même fut présent au milieu d’eux, et leur dit : « La paix soit avec vous ! » (Lc 24, 28-32)

Ce qui est étonnant pour nous encore aujourd’hui, c’est le comportement des Apôtres après la résurrection. Ils sont méconnaissables! Avant Pâques, ils ont suivi Jésus de Nazareth qui les a appelés; après son arrestation et sa crucifixion, ils ont fui et sont retournés en Galilée. Après Pâques, ils reviennent à Jérusalem et affirment la résurrection Le changement rapide des disciples nous émerveille. La communauté s’édifie. On se rassemble autour de cet événement, autour de la personne de Jésus, le Christ ressuscité. La transformation des Apôtres ne vient donc pas uniquement de leur réflexion, mais surtout de la rencontre du Ressuscité, de l’expérience saisissante qui les bouleverse et les transforme. Il s’est donc passé quelque chose. La rencontre du Ressuscité n’est pas le fruit de l’imagination des apôtres. Ce n’est pas la foi des Apôtres qui imagine la résurrection de Jésus, c’est plutôt la rencontre du Ressuscité qui crée la foi des Apôtres. L’expérience du Ressuscité rassemble, crée la communauté, garantit la communion. (René Pageau, 20 avril 2017)


Vendredi Saint

Le Christ est venu, grand prêtre des biens à venir. Par la tente plus grande et plus parfaite, celle qui n’est pas œuvre de mains humaines et n’appartient pas à cette création, il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, en répandant, non pas le sang de boucs et de jeunes taureaux, mais son propre sang. De cette manière, il a obtenu une libération définitive. ’il est vrai qu’une simple aspersion avec le sang de boucs et de taureaux, et de la cendre de génisse, sanctifie ceux qui sont souillés, leur rendant la pureté de la chair, le sang du Christ fait bien davantage, car le Christ, poussé par l’Esprit éternel, s’est offert lui-même à Dieu comme une victime sans défaut ; son sang purifiera donc notre conscience des actes qui mènent à la mort, pour que nous puissions rendre un culte au Dieu vivant. Voilà pourquoi il est le médiateur d’une alliance nouvelle, d’un testament nouveau. (Hébreux 9, 11-15)

Le Fils de Dieu, Jésus Christ, en tant qu'homme, dans la prière ardente de sa passion, a permis à l'Esprit Saint, qui avait déjà pénétré jusqu'au fond son humanité, de la transformer en un sacrifice parfait par l'acte de sa mort, comme victime d'amour sur la Croix. C'est seul qu'il a présenté cette offrande. Prêtre unique, il «s'est offert lui-même sans tache à Dieu». Dans son humanité, il était digne de devenir un tel sacrifice car lui seul était «sans tache». Mais il l'a offert «par un Esprit éternel»: cela signifie que l'Esprit Saint a agi d'une manière spéciale dans ce don absolu de lui-même réalisé par le Fils de l'homme pour transformer la souffrance en amour rédempteur. (Jean-Paul II, Dominum et vivificantem, 40)


Jeudi Saint

J’ai moi-même reçu ce qui vient du Seigneur, et je vous l’ai transmis : la nuit où il était livré, le Seigneur Jésus prit du pain, puis, ayant rendu grâce, il le rompit, et dit : « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites cela en mémoire de moi. » Après le repas, il fit de même avec la coupe, en disant : « Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang. Chaque fois que vous en boirez, faites cela en mémoire de moi. » Ainsi donc, chaque fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, vous proclamez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne. (I Cor 11, 23-26)

En instituant le sacrement de l'Eucharistie, Jésus anticipe et intègre le Sacrifice de la croix et la victoire de la résurrection. Dans le même temps, il se révèle comme le véritable agneau immolé, prévu dans le dessein du Père dès avant la création du monde, ainsi qu'il est écrit dans la première Lettre de Pierre (cf. 1, 18-20). En situant l'offrande de lui-même dans ce contexte, Jésus rend manifeste la signification salvifique de sa mort et de sa résurrection, mystère qui devient ainsi une réalité qui renouvelle l'histoire et le cosmos tout entier. L'institution de l'Eucharistie montre en effet que cette mort, en soi violente et absurde, est devenue en Jésus un acte suprême d'amour et pour l'humanité une libération définitive du mal. (Benoît XVI, Sacramentum caritatis, 10)


La transformation du pain et du vin

Dans ses Catéchèses, saint Cyrille de Jérusalem rappelle que nous « invoquons Dieu miséricordieux pour qu'il envoie son Esprit Saint sur les oblats qui sont exposés, afin qu'Il transforme le pain en corps du Christ et le vin en sang du Christ. Ce que l'Esprit Saint touche est sanctifié et transformé totalement ». Saint Jean Chrysostome souligne aussi que le prêtre invoque l'Esprit Saint quand il célèbre le Sacrifice: comme Élie, le ministre – dit-il – attire l'Esprit Saint afin que, « la grâce descendant sur la victime, les âmes de tous s'enflamment par elle ». Une conscience plus claire de la richesse de l'anaphore est d'autant plus nécessaire pour la vie spirituelle des fidèles: avec les paroles prononcées par le Christ lors de la dernière Cène, elle contient l'épiclèse, en tant qu'invocation au Père pour qu'il fasse descendre le don de l'Esprit afin que le pain et le vin deviennent le corps et le sang de Jésus Christ et que « la communauté tout entière devienne toujours davantage Corps du Christ ». (Benoît XVI, Sacrmentum caritatis, 13)


La transformation de l'assemblée

La transformation des dons, qui n'est que la suite des transformations fondamentales de la croix et de la résurrection, n'est pas le point final, mais elle est, elle aussi, seulement un début. L'objectif de l'Eucharistie est la transformation de ceux qui la reçoivent dans l'authentique communion avec sa transformation. L'objectif est donc l'unité, la paix que nous, qui sommes des individus séparés, qui vivons les uns aux côtés des autres, ou les uns contre les autres, nous devenions avec le Christ et en lui, un organisme de donation, pour vivre en vue de la résurrection et du nouveau monde. (Joseph Ratzinger, Conférence au congrès eucharistique de Bénévent, 2 juin 2002)


La transformation du monde

Les fidèles sont invités à prendre conscience qu’une Eglise véritablement eucharistique est une Eglise missionnaire. De fait, l’Eucharistie est source de mission. Dans l’Eucharistie nous devenons toujours davantage disciples du Christ, écoutant la Parole de Dieu qui nous conduit à une rencontre communautaire avec le Seigneur à travers la célébration du mémorial de sa mort et de sa résurrection et à travers la communion sacramentelle avec Lui. Cette rencontre eucharistique se réalise dans l’Esprit Saint qui nous transforme et nous sanctifie. Elle réveille chez le disciple la ferme volonté d’annoncer aux autres, avec audace, ce qu’il a écouté et vécu, pour les conduire eux aussi à cette même rencontre avec le Christ. Le disciple, envoyé par l’Eglise, s’ouvre ainsi à une mission sans frontière. (Synode des évêques 2005, Proposition 42)

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