Une méditation sur la deuxième lecture du 16e dimanche du temps ordinaire, Année A
Lire Romains 8, 26-27
Je devais interpeller le président de l’université, au nom des étudiants de ma faculté, au sujet d’un conflit qui opposait un de nos professeurs à notre doyen. C’était une situation à la fois tendue et délicate. Combien d’heures avais-je passé à mettre de l’ordre dans mes idées, à bien roder mes arguments, à préparer mon intervention. Je voyais approcher l’heure de la rencontre avec beaucoup d’anxiété et de nervosité. Enfin, le moment arriva où je devais prendre la parole devant le sénat : mon cœur se débattait, ma voix s’était asséchée, mais j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai dit ce que j’avais à dire.
Ne nous arrive-t-il pas parfois de nous présenter ainsi devant Dieu ? Nous approchons la prière avec inquiétude, incertains que Dieu va vraiment nous écouter. Nous nous tenons là, seuls devant l’immensité divine. La prière ressemble alors à un combat. Quelle paix pourrait nous venir d’une telle rencontre ?
Pourtant, Saint Paul nous assure dans ce passage de la lettre aux Romains qu’il en va tout autrement avec le Dieu de Jésus-Christ. C’est que l’Esprit du Père et du Fils nous habite, il souffle en nous, il prie en nous. Lorsque nous venons à la prière, nous ne sommes pas seuls face à Dieu : Dieu est déjà présent en nos cœurs par son Esprit qui vit en nous.
De fait, le désir de prier est déjà un fruit de l’action de l’Esprit en nous. Sans l’Esprit, ni le besoin, ni le goût de prier ne se font sentir. Prier, c’est laisser libre cours à l’Esprit qui, en nous, élève notre cœur vers le Père en nous unissant à la prière du Fils.
Car l’Esprit qui prie en nous, c’est aussi l’Esprit qui a inspiré la prière de Jésus. En nous laissant ainsi porter par l’Esprit, notre prière est unie à la prière éternelle de Jésus devant son Père au ciel. C’est alors que nous prions vraiment « en son nom. » C’est alors que nous sera accordé tout ce que nous demandons, car ce que nous demandons est déjà accordé à la volonté de Dieu.
La prière n’est pas une liste de besoins qu’il faut présenter à Dieu, mais une ouverture de toute notre âme au désir de Dieu lui-même, désir de justice, de paix et de joie que Jésus appelle « Le Royaume. »
La prière n’est pas une épreuve qu’il nous faut traverser, mais le radeau qui nous permet de traverser la mer de nos épreuves.
La prière n’est pas un face-à-face avec Dieu. La prière est communion avec Dieu, puisque l’Esprit de Dieu, soufflant en nous, nous introduit à la vie même de Dieu.
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