mercredi 23 mai 2012

L'anti-entropie

Lire Galates 5, 15-25
Les scientifiques définissent l'entropie comme l’unité qui permet de mesurer la dégradation d'un système. Les auteurs populaires en tirent un principe : que tout dans le monde se dégrade, tout se désagrège. L'entropie c'est la rouille qui nous ronge, la vieillesse qui nous gagne, le feu qui s'éteint, le temps qui s'enfuit. L'entropie insiste inlassablement que tout finit par finir.
On pourrait parler d'un principe analogue dans la vie spirituelle. Laissé à lui-même, l'être humain se désagrège, il sombre dans l'auto-suffisance et l'égoïsme meurtrier. La communauté humaine se disloque, se divise, se fractionne. L'avenir humain s'assombrit dans une vision de guerres sans fin, d'injustices irréversibles, de crises écologiques et économiques insolubles.
Ce qui étonne dans un tel contexte, ce n'est pas qu'il y ait du mal dans le monde, mais que, malgré ce mal, le monde continue à tourner. Ce n'est pas l'existence des haines et des jalousies qui surprend, mais l'amour qui continue à surgir et à se frayer un chemin. Un autre principe à l'oeuvre, une force plus grande que cette entropie morale que Saint Paul nomme le péché. Cette force plus grande, Saint Paul la nomme Esprit Saint.
Sans l'Esprit, les hommes et les femmes sont emportés par la spirale de la violence et de la haine : tu me crèves l'oeil, je te crève l'oeil, et bientôt le monde entier sera aveugle. Cette spirale maléfique ne peut mener qu'à une pléiade de vices que Paul énumère dans notre texte d'aujourd'hui : libertinage, impureté, débauche, idolâtrie, haine, discorde, jalousie, emportements, rivalités, dissensions, factions, envies, beuveries, ripailles... Voilà l'enfer sur terre, un enfer que trop de gens connaissent malheureusement trop bien.
Jésus-Christ est venu endiguer cet élan fatal, contrer ce mouvement meurtrier. Il est venu lancer au coeur de nos coeurs une nouvelle puissance, un souffle nouveau. Sous l'impulsion de son Esprit, quelque chose de neuf est en train de naître. L'inertie qui nous habite est surmontée, la spirale maléfique est renversée. Une main d'amitié peut alors s'étendre au-dessus des barbelés, une parole de paix peut résonner dans le silence de la haine, un geste de bonté peut réchauffer la froide solitude. Alors peuvent jaillir ces belles vertus que Paul se plaît à nommer : amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi.
Nous reconnaissons l'Esprit en nous chaque fois que nous nous surprenons à pardonner, à partager, à prier pour un autre qui ne sait plus prier. L'Esprit nous habite à chacun de ces moments qui éveillent en nous un geste d'amitié, une parole de tendresse, un élan de générosité. L'Esprit nous éveille à un monde fait pour être transformé en beauté, en vérité, en gratitude.
Sommes-nous de cet Esprit? Le choix nous appartient : nous n'avons qu'à ouvrir notre coeur.

1 commentaire:

  1. J'adore votre blog ! C'est dommage que seulement quelques sont disponsibles en anglais...si vous voulez que je traduis les autres, vous pourriez m'envoyer un e-mail, cag51atpitt@gmail.com (l'anglais, c'est ma langue maternelle). Paix avec vous, -Alex

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