Lire I Corinthiens 12, 12-30
Le texte de ce dimanche nous présente un
passage bien connu de saint Paul où il établit une comparaison entre le corps
humain et la communauté chrétienne. De même que la diversité des membres du
corps humain n’empêche pas son unité, ainsi la diversité des membres de la
communauté chrétienne ne devrait pas être un obstacle à l’harmonie, à la
fraternité, à la communion qui devrait la caractériser.
Une telle comparaison n’était pas nouvelle
à l’époque : d’autres auteurs avaient déjà utilisé la métaphore du corps
pour expliquer qu’une société, tout en étant composée de divers membres,
demeure unie en autant que ses membres collaborent. Mais Paul trouve la source
de cette l’unité chrétienne dans la relation personnelle qu’entretient chaque
membre de la communauté avec le Christ.
C’est ce qui permet de comprendre ce
verset, à prime abord un peu déroutant: «Si un membre (du corps) souffre, tous
les membres partagent sa souffrance; si un membre est à l’honneur, tous
partagent sa joie. »
Je comprends bien la première partie de ce
verset. Je n’ai qu’à me rappeler ma crise d’appendicite lorsque j’avais
dix-neuf ans. L’infection d’un petit bout d’intestin avait réussi à m’arrêter
complètement. Je ne pouvais ni marcher, ni manger. Je ne pouvais pas penser. Je
ne pouvais même pas dormir. Oui, la souffrance d’un membre du corps peut faire
souffrir tout le corps.
Mais la deuxième partie du verset demeure
énigmatique. Que veut dire Paul quand il parle d’un membre du corps qui est
« à l’honneur? » Il est évident qu’il ne parle plus ici du corps
humain, mais du corps social que forment les chrétiens. Encore plus, il parle
du corps mystique que nous formons en Jésus. Et le membre qui est « à
l’honneur, » c’est justement Jésus, lui qui est ressuscité dans la gloire
et qui règne à la droite du Père. Tous les membres du corps, c’est-à-dire
nous-mêmes, les frères et sœurs de Jésus, nous partageons déjà sa gloire de
ressuscité.
On comprend alors que même la première
partie de ce verset concerne aussi le Christ. En effet, c’est lui qui a
souffert la passion et la croix. Et en lui, nous aussi nous souffrons, car nous
sommes crucifiés avec lui, avec lui nous mourons au mal et au péché.
Cette conviction, qu’en Jésus tous les
membres de la communauté sont profondément unis, s’avère le fondement solide de
l’amour qui doit régner entre nous. Rappelons-nous que tout ce qui blesse cette
unité blesse notre relation au Christ. Réjouissons-nous lorsque l’unité grandit
entre nous : elle est un reflet de notre relation intime avec le Christ.
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