Lire I Corinthiens 12,
4-11
En ces
premières semaines du temps ordinaire, nous lisons la première lettre aux
Corinthiens. Les nombreux habitants de la ville de Corinthes en Grèce étaient habitués à
la diversité : les très riches vivaient à côté des très pauvres,
militaires, marins et commerçants se fréquentaient, les religions et les
langues du monde se croisaient dans ce port de mer très achalandé.
Oui, ils
connaissaient la diversité, mais c’était une diversité qui menait à la création
de nombreuses factions, des « cliques » comme on dit souvent. C’était
groupe contre groupe, famille contre famille. « Ma nationalité est
meilleure. Ma religion est la bonne. Mon patois est juste alors que toi, tu
parles avec un accent. » Ce qu’ils ne réussissaient pas à reconnaître,
c’était l’humanité commune qui les unissait au-delà de cette diversité.
La petite communauté chrétienne que Saint Paul fonda à Corinthes a connu ces mêmes divisions,
ces mêmes factions. Il a dû se donner beaucoup de peine pour garder
l’unité dans cette communauté. Toutes sortes de raisons pouvaient mener à une
dispute : qui avait baptisé qui? lequel parlait mieux? avec qui pouvait-on
partager un repas?
Un autre
sujet de division, c’était les dons que l’Esprit faisait jaillir au cœur de la
communauté. Certains recevaient des paroles inspirées, d’autres avaient des
pouvoirs de guérison, d’autres étaient remarqués pour leur sagesse, d’autres jouissaient
de l’habileté de chanter les louanges du Seigneur. Et plutôt que de se réjouir
de tous ces dons, ils se disputaient à savoir lequel était meilleur, lequel
était plus important.
Paul leur
rappelle que tous ces dons viennent d’une seule et même source : l’Esprit
de Dieu. Et il leur rappelle que ces dons leur sont donnés pour le bien de la
communauté, non pas pour la diviser!
On peut
s’étonner de cette vanité des Corinthiens, de cet appétit de toujours passer en
tête et de se faire valoir. Pourtant, sommes-nous si différents? N’avons-nous pas
l’habitude de nous comparer aux autres, de nous faire valoir aux yeux des
autres? N’avons-nous pas l’habitude de remarquer les différences plutôt que les
ressemblances : différences de culture, de race, de religion, de statut
social?
Pourtant,
nous sommes tous faits de la même pâte humaine. Nous sommes tous pétris par les
mêmes forces de l’histoire. Nous vivons tous sur le même petit globe terrestre.
L’Esprit
veut nous faire découvrir notre unité profonde, au-delà de nos différences. Les
talents que nous avons, nos richesses, nos habiletés, elles nous sont données
pour le bien de tous. Pourquoi ne pas les partager? Pourquoi ne pas reconnaître
en chaque être humain un frère, une sœur?
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