mercredi 13 février 2013

Dieu en colère


Lire Romains 10, 8-13

Sur le mur d’une vieille maison abandonnée, on pouvait lire un graffiti : « Jésus est la réponse. » En dessous, quelqu'un d'autre avait écrit : « C’est quoi, la question? »

Nous parlons parfois en clichés religieux, sans trop penser au sens profond de nos expressions. Aujourd’hui, nous lisons dans la lettre aux Romains cette phrase bien connue de Saint Paul : « Si tu croies, alors tu seras sauvé. » Quelqu’un pourrait bien nous demander : « Sauvé de quoi? »

Plusieurs répondraient spontanément : « De l’enfer, évidemment. » Pourtant, ce n’est pas si évident que cela. Lisez la lettre aux Romains, vous n’y trouverez pas le mot enfer. De quoi alors sommes-nous sauvés, selon Paul?

Toujours en lisant sa lettre aux Romains, on trouvera la réponse : « De la colère de Dieu ». Mais alors se pose une nouvelle question : « C’est quoi, la colère de Dieu? »

Là, nous abordons le nœud de la question. La colère de Dieu, selon Paul, a deux aspects. D'abord, un aspect éternel : Dieu veut détruire le mal pour toujours, afin de ne laisser subsister dans la création que le bien, la paix, l'amour. Cet aspect éternel de la colère divine se réalisera à la fin des temps, lors du jugement dernier.

Mais la colère de Dieu a aussi un aspect temporel, un aspect qui nous affecte ici et maintenant : Dieu permet au mal de porter ses conséquences dans nos vies. Car Dieu respecte notre liberté et laisse suivre son cours le mal que nous choisissons. Pensez au réchauffement de la planète. Nous avons abusé de la création pendant des décennies, des siècles. Nous commençons à comprendre les conséquences de nos mauvais choix. La colère de Dieu, c’est Dieu qui permet à ces conséquences de se déployer.

Ce qui nous fait encore plus souffrir, c’est le mal que nous choisissons au jour le jour. Si je choisis toujours d’être égoïste, devrais-je être surpris de me retrouver un jour abandonné de tous, seul avec ma solitude? Si je choisis toujours le plaisir sexuel sans limites, devrais-je m’étonner que je ne connaisse pas la joie profonde d’une relation de couple stable et fidèle? Si je choisis toujours la paresse, devrais-je être fâché de ne rien accomplir? Mon péché mène à ma propre souffrance, ainsi qu’à la souffrance des autres.

C’est de cela que Jésus vient nous sauver. En lui, le mal est surmonté. Je suis libéré de mon penchant mauvais. Je peux enfin vivre par amour, et ainsi connaître une joie réelle, une paix profonde. La foi au Christ nous sauve de l’enfer que nous nous construisons au quotidien. La foi au Christ nous fait découvrir le ciel, déjà aujourd’hui.

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