Lire I Corinthiens 15, 1-11
Notre professeur d’enseignement religieux
de neuvième année nous avait lancé une bonne question : « Si vous
rencontriez un martien qui vous demandait un résumé de la foi chrétienne,
qu’est-ce que vous lui diriez? » Après quelque temps d’échange où personne
ne réussit à bien résumer le contenu de notre foi, le professeur nous proposa
une réponse très simple : « Moi, je lui réciterais le ‘Je crois en
Dieu.’ »
Il avait raison. Ce texte que nous récitons
à chaque messe du dimanche résume en quelques points l’essentiel de la foi
chrétienne. De fait, le texte du ‘Je crois en Dieu’ remonte aux premiers
siècles de l’Église. On peut en voir une première esquisse dans la deuxième
lecture que nous propose la liturgie ce dimanche, alors que Paul rappelle aux
Corinthiens le cœur de l’Évangile qu’il leur a annoncé. Et au cœur de cet
Évangile, il y a la résurrection de Jésus.
Nous nous faisons une pauvre image de cet
événement bouleversant que Paul appelle la résurrection. On s’imagine un
cadavre qui, au fond d’une tombe obscure, aurait ouvert les yeux et se serait
mis à respirer de nouveau : un genre de réanimation cardiaque après trois
jours de décès. La résurrection, ce n’est pas ça et c’est beaucoup plus que
cela. C’est la puissance de vie qui éclate au-delà de la mort. C’est un être humain
libéré de toutes les limites de la vie terrestre : temps, distance, maladie,
finitude. C’est le corps humain capable d’embrasser l’univers, l’esprit humain
saisissant l’infini.
Lorsque j’étais curé de paroisse, un homme
en prison m’avait demandé de lui apporter un peu de lecture, peut-être une
Bible. Ce que j’ai fait. Il m’a demandé où commencer, car il n’avait jamais lu
les Écritures. Je lui ai proposé de commencer par l’Évangile de Luc. Lorsque je
suis retourné le voir une semaine plus tard, il était tout excité. « C’est
écrit là-dedans que Jésus, qui était mort, est vivant! » Je lui ai dit
qu’il avait bien lu le texte, que c’était bien cela le message. « Est-ce
vrai? » Je lui ai dit que je le croyais. « Mais si c’est vrai, alors
tout change! »
Il venait de comprendre en quoi la
résurrection de Jésus, événement unique dans l’histoire de l’humanité, change
le sens même de l’histoire humaine, de nos histoires d’hommes et de femmes. Il
venait de comprendre comment la résurrection est au cœur de l’Évangile, ce même
Évangile que Paul avait annoncé aux Corinthiens.
Puissent tous les chrétiens et chrétiennes comprendre
cela, en vivre profondément et ne pas avoir peur de l’annoncer. Avec Paul,
puissions-nous dire : « Voilà ce que nous proclamons, voilà ce que vous
avez cru. »
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