Lire I Corinthiens 10,1-12
Autant Jésus pouvait être compatissant et
miséricordieux avec les pauvres, les malades et les marginaux, autant il
pouvait être exigeant et intransigeant avec les gens à l’aise, bien portants et
respectables. Autant il était tendre et accueillant pour les pécheurs, autant
il était dur et menaçant pour les gens très religieux de son époque.
Pourquoi cette différence d’attitude et de
comportement? C’est que Jésus est venu nous inviter à changer notre cœur pour
accueillir un Dieu qui nous surprend. Les pauvres, les pécheurs étaient prêts à
accueillir cette invitation, ils étaient heureux de l’entendre. Mais les gens
qui se complaisent dans leur situation sociale et qui sont satisfaits de leur
pratique religieuse ne voient pas de raison de changer. Une invitation à la
conversion les dérange. Cela blesse leur orgueil et met en question leurs
convictions. Leur sécurité personnelle est ébranlée, leur statut social est
menacé. Ils se ferment à l’invitation de Jésus. Jésus doit donc prendre les
grands moyens avec eux.
Cette complaisance meurtrière nous guette
tous. Nous avons tous tendance à nous façonner un mode de vie qui nous procure
le confort, que ce soit le confort matériel, psychologique ou spirituel.
Saint Paul, dans l’extrait que nous lisons
aujourd’hui, se fait l’écho auprès des Corinthiens du Jésus provocateur des
évangiles. Il s’adresse à ceux qui se considèrent « forts » dans la
foi chrétienne. Il les appelle à l’humilité et à la conversion continue. Le
fait de connaître le Christ et son Église n’est pas une garantie : il faut
sans cesse revenir au Seigneur pour implorer sa grâce et son amour.
Saint Paul cite en exemple le peuple
d’Israël dans sa marche vers la terre promise. Ils avaient pour eux tous les
avantages : le grand prophète Moïse, les tables de la Loi, le don de la
manne tombant du ciel et de l’eau jaillissant du rocher, la présence de Dieu de
jour et de nuit. Et pourtant, combien d’entre eux résistèrent à Moïse? Combien
continuèrent à pratiquer l’idolâtrie? Combien ont été condamnés à errer dans le
désert pour y mourir?
Dans le Christ nous est offert la plénitude
du salut. Dans l’Église, le Christ vient à notre rencontre nous offrir ses
dons : sa Parole et sa sagesse, ses sacrements, sa communauté et ses
ministres, son Esprit. Comme Israël en marche vers la terre promise, tout nous
est offert, et encore plus. Saurons-nous en profiter?
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