mercredi 3 avril 2013

Des rêves à la réalité


 

Lire Apocalypse 1, 9-19


Pour beaucoup d’entre nous, le livre de l’Apocalypse demeure le texte le plus mystérieux de la Bible. Il est rempli de symboles étranges, d’images fantastiques, de scènes épeurantes, de poèmes exubérants. Il semble parler de l’avenir. Pourtant, il parle au présent.

Le mot apocalypse vient du grec et veut dire ‘enlever le voile.’ Le voile, c’est ce qui nous empêche de comprendre le sens profond des événements qui nous entourent. C’est comme si nous étions aveugles : quelqu’un doit enlever le bandeau qui nous empêche de voir clairement. C’est ce que se propose de faire saint Jean, l’auteur de ce livre. Mais il le fait d’une drôle de façon, non pas avec des explications claires et des propos raisonnés, mais avec des images tirées du monde des rêves et des cauchemars.

Cette façon de faire n’était pas étrange pour les lecteurs et les lectrices du premier siècle, époque à laquelle il fut écrit. Ce genre littéraire, ce style d’écriture était populaire à l’époque. De nombreux auteurs s’en servaient pour faire passer leurs messages. Mais pour nous, habitués que nous sommes au style plus direct des reportages de journaux et aux genres littéraires de l’histoire et de la philosophie, ce langage est très peu familier.

Le danger, c’est justement de penser qu’il s’agit d’un reportage ou d’un texte historique. Il y a tout un défi pour nous à percer ce langage symbolique. Mais grâce à ce travail de réflexion et d’interprétation,  nous pourrons arriver à saisir le message de l’auteur, message qui en est un d’espérance et de courage au cœur de la détresse et de la persécution.

Les premiers versets de ce livre nous présentent la figure centrale du texte : c’est le Christ ressuscité, celui qui règne sur l’univers, même si son règne est caché pour le moment. Un des buts de l’auteur, c’est justement de nous aider à voir, au-delà des apparences, que le Christ est déjà maître de l’histoire.

Dans un rêve, l’auteur voit le Christ. Et comme dans tout rêve, les images sont à la fois frappantes et imprécises. Le Christ porte une tunique, comme un prêtre dans une liturgie. Sa ceinture est dorée, couleur de la royauté. Il est éclatant de lumière, comme lors de la transfiguration. Ses pieds sont de bronze précieux, comme une statue solide, immuable. Sa voix est immense, signe de son pouvoir. Il tient sept étoiles dans sa main, symbole des sept églises à qui est adressé le texte. Une épée à deux tranchants sort de sa bouche : cela représente sa parole qui tranche au cœur de mensonge et qui touche nos cœurs.

Il déclare : ‘Je suis l’alpha et l’oméga.’ première et la dernière lettres de l’alphabet grec. Il est le commencement et la fin de tout : de l’histoire du monde, et de l’histoire de chacune de nos vies. Tout le reste du texte cherchera à nous aider à comprendre que le Christ ressuscité est vraiment le Seigneur qui est présent au cœur du monde et qui nous accompagne jusqu’à la gloire de notre propre résurrection. Voilà un message d’espérance pour un monde qui désespère. Au fil des semaines à venir, nous continuerons à décoder ce beau livre. 

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