Lire Romains 8,8-17
Nombreux sont
les péchés contre la dignité humaine, mais l'esclavage est à classer parmi les
pires. Envisager une personne en tant que possession d'une autre; accepter
comme normale l'idée qu’un être humain doive servir l'autre sans liberté de
pensée, de mouvement ou de volonté; réduire un être humain à l'ombre de ce que
signifie être humain: tout cela s'érige en un crime contre l'humanité
elle-même.
Malheureusement,
l'esclavage fait partie de la réalité humaine depuis le début de la société. Au
temps de Jésus, il s'agissait toujours d'une institution acceptée, en
particulier chez les Romains et les Grecs. Chez plusieurs de ces esclaves,
habitués à la crainte et l'incertitude chronique, le message de l'Évangile ne pouvait
que provoquer une réaction positive. Pour eux, la simple idée que chaque
personne jouit d'une dignité et d'une valeur intrinsèques était vraiment une Bonne
Nouvelle.
Paul contraste
la situation de l'esclave à celui de l'enfant né de parents libres. Cet enfant,
chéri par ses parents, aimé par sa famille, destiné à hériter de la fortune de
son père, voit s'ouvrir devant lui ou elle tout un avenir. Quel contraste avec
l'esclave qui habite la même maison, mais ne connaît aucune liberté, est chéri
par personne, n'a pas de famille, est destiné à la pauvreté pour la durée de sa
vie.
Paul affirme que
ceux et celles qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils et filles de
Dieu. Ils ne se rapportent pas à Dieu comme des esclaves à leur maître, mais
comme des enfants à leurs parents aimants et attentionnés. Ils savent qu'ils
sont protégés et choyés. Et ils sont destinés à hériter de la fortune de leur
Père: la vie éternelle elle-même.
L'Esprit nous
conduit hors l'esclavage vers la liberté. De qui serions-nous esclaves? De
fait, nous sommes esclaves de nous-mêmes: de nos passions, de nos besoins, de
nos insécurités et de nos obsessions. Paul appelle tout ça «la chair». Cette
expression symbolise pour lui tout ce qui nous entraîne par en bas et nous empêche
d'être vraiment libres.
Si nous
demeurons esclaves de «la chair», il n'y a aucun espoir pour nous: nous sommes
condamnés à la mort. Si, en revanche, nous ouvrons nos cœurs à l'Esprit de
Dieu, en laissant derrière nous les allures de «la chair», alors nous sommes
promis à la vie, la vie en abondance, la vie sans fin.
À la Pentecôte,
l'Esprit descendit sur les apôtres et les enflamma. Ce même Esprit nous est
offert aujourd'hui: Esprit de vérité et d'amour, Esprit qui nous conduit de
l'esclavage et de la peur vers la vie en abondance. Réjouissons-nous donc dans l'Esprit.
Et prions pour l'Esprit. Et vivons dans l'Esprit
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