lundi 9 décembre 2013

À la vie comme à la mort

Lire Romains 15, 4-9


Dans son récit bien connu, Le cantique de Noël, Charles Dickens décrit ce temps festif ainsi : « C’est un bon temps, un temps de tendresse, de pardon, de charité : le seul temps que je connaisse dans le long calendrier de l’année où les hommes et les femmes semblent consentir unanimement à ouvrir librement leurs cœurs renfermés, à penser aux personnes qu’elles rencontrent comme si elles étaient vraiment des covoyageurs vers la tombe, et non seulement comme une autre race de créatures engagées sur de quelconques chemins. »

Découvrir les autres comme des « co-voyageurs vers la tombe, » c’est découvrir les autres comme des sœurs et des frères qui doivent confronter les mêmes questions profondes, les mêmes épreuves difficiles que nous. C’est découvrir que nous sommes solidaires les uns des autres par notre travail et notre peine, par notre joie et notre espoir. C’est découvrir que chacun, chacune est appelée à reconnaître sa propre mortalité et la possibilité d’une vie au-delà de la mort.

Saint Paul nous invite également à reconnaître cette solidarité qui nous unit face à la mort. Mais il va plus loin. Puisque chrétiens et chrétiennes ont fait l’expérience de l’amour de Dieu en Jésus, de sa fidélité et de sa miséricorde, ils ne sont pas seulement solidaires face à la mort : ils sont solidaires face à la vie.

N’est-ce pas là le secret profond de la générosité qui déborde à Noël? La possibilité que cet enfant, né dans une crèche, porte en lui notre destinée profonde; la possibilité qu’il vient révéler dans ce don de lui-même le rôle indispensable de l’amour véritable dans l’épanouissement humain; la possibilité qu’il nous indique une autre façon de vivre, dans la justice, la paix et la joie? Tout cela fait naître en nos cœurs un élan nouveau vers les autres, un désir nouveau de paix et d’entente, un engagement nouveau à bâtir ce monde meilleur.

Paul le dit dans son langage : « Que Dieu vous donne d’être d’accord entre vous… D’un seul cœur, d’une même voix, vous rendrez gloire à Dieu… Accueillez-vous les uns les autres comme le Christ vous a accueillis… »


La contemplation de l’Amour enfoui dans un peu de paille nous invite à l’amour de nos sœurs et frères. L’expérience de la miséricorde divine nous invite à faire miséricorde à nos proches et à nos ennemis. Sentir que l’enfant Jésus nous ouvre les bras nous invite à ouvrir nos bras à l’humanité tout entière. N’est-ce pas là le sens profond de Noël?

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