Lire Romains 15, 4-9
Dans son récit bien connu, Le cantique
de Noël, Charles Dickens décrit ce temps festif ainsi : « C’est
un bon temps, un temps de tendresse, de pardon, de charité : le seul temps
que je connaisse dans le long calendrier de l’année où les hommes et les femmes
semblent consentir unanimement à ouvrir librement leurs cœurs renfermés, à
penser aux personnes qu’elles rencontrent comme si elles étaient vraiment des covoyageurs
vers la tombe, et non seulement comme une autre race de créatures engagées sur
de quelconques chemins. »
Découvrir les autres comme des
« co-voyageurs vers la tombe, » c’est découvrir les autres comme des
sœurs et des frères qui doivent confronter les mêmes questions profondes, les
mêmes épreuves difficiles que nous. C’est découvrir que nous sommes solidaires
les uns des autres par notre travail et notre peine, par notre joie et notre
espoir. C’est découvrir que chacun, chacune est appelée à reconnaître sa propre
mortalité et la possibilité d’une vie au-delà de la mort.
Saint Paul nous invite également à
reconnaître cette solidarité qui nous unit face à la mort. Mais il va plus
loin. Puisque chrétiens et chrétiennes ont fait l’expérience de l’amour de Dieu
en Jésus, de sa fidélité et de sa miséricorde, ils ne sont pas seulement
solidaires face à la mort : ils sont solidaires face à la vie.
N’est-ce pas là le secret profond de la
générosité qui déborde à Noël? La possibilité que cet enfant, né dans une
crèche, porte en lui notre destinée profonde; la possibilité qu’il vient
révéler dans ce don de lui-même le rôle indispensable de l’amour véritable dans
l’épanouissement humain; la possibilité qu’il nous indique une autre façon de
vivre, dans la justice, la paix et la joie? Tout cela fait naître en nos cœurs
un élan nouveau vers les autres, un désir nouveau de paix et d’entente, un
engagement nouveau à bâtir ce monde meilleur.
Paul le dit dans son langage :
« Que Dieu vous donne d’être d’accord entre vous… D’un seul cœur, d’une
même voix, vous rendrez gloire à Dieu… Accueillez-vous les uns les autres comme
le Christ vous a accueillis… »
La contemplation de l’Amour enfoui dans un
peu de paille nous invite à l’amour de nos sœurs et frères. L’expérience de la
miséricorde divine nous invite à faire miséricorde à nos proches et à nos
ennemis. Sentir que l’enfant Jésus nous ouvre les bras nous invite à ouvrir nos
bras à l’humanité tout entière. N’est-ce pas là le sens profond de Noël?
Aucun commentaire:
Publier un commentaire