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Romains 13, 11-14
Autrefois,
lorsqu’on éclairait à la chandelle ou à l’huile, la nuit revêtait des allures
mystérieuses, parfois inquiétantes. Lorsque j'étais éclaireur chez les scouts,
nous allions camper dans la forêt. Autour du feu de camp, on était bien. Mais
dès qu'on s'en éloignait, les ténèbres qui nous entouraient nous épeuraient. On
était heureux d'être plusieurs sous la tente. Une fois, j'ai dû coucher seul,
et ça m'a pris bien du temps à m'endormir!
Cette nuit-là nous
confronte à la vraie solitude. On ne voit rien au-delà du rayonnement de la
bougie. C’est comme si notre monde se rétrécissait, se repliait sur lui-même. On
se sent seul, isolé, coupé de toute relation. Le monde se réduit à mon être, je
deviens le centre du monde… rien n’existe hors mon imagination, mes fantasmes,
mes cauchemars.
Cette nuit-là cache
toutes sortes de vices et d’activités louches: les grands crimes. On ne peut
voir qui fait quoi, alors on se laisse aller à des actes qu’on ne poserait
jamais au grand jour. Rien ni personne ne retient les passions. C’est le temps
des vols à mains armées, des bris et infractions, des meurtres. On hésite à
marcher dehors, une fois le soleil couché.
Cette nuit-là est
mensongère. Elle promet le plaisir, mais elle tue la joie. Elle promet le
pouvoir, mais épuise l’élan. Elle promet le monde, mais elle coupe de tout et
de tous. On se réveille triste, épuisé, seul.
Cette nuit-là est
symbole d’une façon d’être qui, de fait, nous empêche d’être. Paul nous
rappelle que le Christ est venu nous arracher à ce genre de nuit et de
cauchemar. Le Christ est la lumière qui brille au fond de la nuit, celui qui
porte la lumière au cœur des ténèbres, afin d’ouvrir nos yeux sur la réalité et
nous faire voir, tout près de nous, nos sœurs et nos frères qui nous tendent
les bras.
Cette nuit-là, il
faut la quitter. Il faut croire à l’aurore, marcher vers le jour, vivre au
grand soleil. En ces premières soirées d’Avent, contemplons chaque petite
lumière colorée qui scintille sur les perrons et dans les arbres. Voyons-y des
rappels, des signes de cette vérité profonde : Christ est venu nous
arracher des ténèbres pour nous faire vivre dans la lumière. Avançons vers Noël
comme on avance vers le jour.
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