Lire I Jean 3, 1-2
Dans le texte que
la liturgie de ce dimanche nous propose, saint Jean nous dit que nous sommes
déjà enfants de Dieu, mais la plénitude de cette réalité n’est pas encore
réalisée. Il dit que ce n’est qu’à la fin des temps, lorsque sera révélé dans
sa gloire, que nous serons comme lui, « car nous le verrons tel qu’il
est. »
Pourquoi le fait
de voir Jésus dans sa gloire est-il si important. Pourquoi serons-nous changés
par cette vision ? C’est que « voir » quelqu’un, c’est plus que
simplement le regarder avec nos yeux.
Lorsque je dis à
quelqu’un : « Est-ce que je pourrais te voir pour quelques
instants ? » je ne lui demande pas si je peux simplement le regarder
pour deux minutes. Non, je veux être avec lui, avoir son attention, échanger
avec lui. En somme, je désire un moment de d’interaction plus intense que
d’habitude.
Lorsque je dis
d’une personne aimée qui est absente depuis quelque temps : « J’ai
bien hâte de la revoir, » je ne dis pas simplement que je veux admirer son
visage. Si ce n’était que cela, une photo suffirait. Non, ce que j’exprime,
c’est mon désir d’être avec cette personne, d’être présent à elle. Je veux
aussi qu’elle soit présente à moi, qu’elle me donne de son temps et de son
affection.
Lorsque je quitte
quelqu’un en disant « Au revoir ! » j’exprime un souhait :
non seulement allons nous nous re-voir, nous voir à nouveau, mais nous
reprendrons le fil de notre conversation, nous enrichirons notre relation par
notre partage, notre présence mutuelle, notre être-ensemble.
Voir Jésus dans
sa gloire, c’est plus que l’observer de mes yeux. C’est entrer en relation plus
profonde avec lui, c’est lui donner mon temps, mon attention, ma présence.
C’est aussi me découvrir sujet de son attention, de son amour. Voir, c’est
contempler. C’est adorer. C’est aimer et être aimé.
Voilà pourquoi
cette vision sera source de transformation. Car nous entrerons alors en
relation avec Jésus d’une façon nouvelle, plus intense, plus profonde, qui nous
libérera de tout doute et de toute réticence, qui nous rendra infiniment
vivants, libres, beaux. Oui, nous serons alors comme lui. Et nous comprendrons
enfin ce que cela veut vraiment dire, être des enfants de Dieu.
La certitude que
cette vision nous attend change déjà notre regard sur la réalité quotidienne,
lui donne une profondeur et une couleur inattendues. Déjà, nous sommes en train
d’être transformés à son image et à sa ressemblance. Que chaque jour grandisse en
nous son image, jusqu’au jour où nous serons entièrement transformés lorsque
nous le verrons dans sa gloire.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire