Troisième jour de la retraite
Avec l'aide du Père Ranchi, nous continuons notre réflexion sur les questions de Jésus. Ce matin, nous nous arrêtons à celle qu'il a posée à ses apôtres, telle que rapportée par Matthieu dans son évangile (16,15-16) : "Et vous, qui dites-vous que je suis?" (Voir Matthieu 16, 15-16) Voici quelques réflexions que notre prédicateur nous a proposées, évidemment toujours repris dans mes propres mots.
Cette question est fondamentale, car tout dépend d'elle.
La question suscite la réflexion, et l'engagement. Il voulait que ses amis soient des penseurs et des poètes de la vie.
Jésus ne se contente pas d'une foi de convention, il veut une réponse personnelle.
Un poète reprendrait ainsi la réponse de Pierre: "Te rencontrer a été pour moi la plus belle chose de ma vie. Tu portes Dieu en ton coeur, au coeur du monde. Tu es le baiser de Dieu pour le monde."
Les gens ont peur d'être endoctrinés, d'être enfermés dans un dogme qui ne fait pas de place à la recherche personnelle. Ils ont peur de perdre leur liberté... comme des adolescents qui ne veulent pas dialoguer avec leurs parents, car leurs parents se présentent comme ayant déjà toutes les réponses. Ces gens ont peut-être raison. Peut-être devrions-nous prendre l'approche de Jésus, qui pose une question comme seul un amoureux peut la poser: qui suis-je pour toi? Jésus veut savoir si Pierre est tombé amoureux de lui!
Notre coeur peut être le berceau de Dieu. Il peut aussi en être le tombeau.
Jésus oblige Pierre à aller plus loin. Il vient bouleverser toutes nos conceptions de Dieu et de son envoyé. Il leur donne rendez-vous à la dernière cène et à la croix et au troisième jour. Ce n'est que dans ces événements que les disciples comprendront, car autrement le christianisme n'est que scandale et folie. C'est pourquoi, pour le moment, il leur dit de n'en parler à personne. Par après, une fois que l'expérience leur aura révéler la vérité, ils pourront parler avec justesse du mystère de Jésus.
Lorsque les gens voient des prêtres ou des évêques, ils voient des gens d'institution. Les gens ne sont pas intéressés par les institutions, mais par les personnes. Ils ne veulent pas nous entendre expliquer ce qu'enseigne l'Église, ils veulent nous entendre parler de notre expérience!
Christ, ma douce ruine. Il n'est pas possible de t'aimer sans être transformé, sans mourir à moi-même. Je ne suis pas comme toi, mais je suis la possibilité infinie d'être comme toi... et cette possibilité me garde debout et me fait avancer. Je suis un Christ inachevé, en route.
La vérité n'est pas froide, elle est brûlante. On ne transmet pas la foi comme on passe un livre, mais comme on passe une flamme: quelque chose doit brûler en moi, et commencer à brûler dans l'autre.
Aux disciples, Jésus demandera : "De quoi parlez-vous?" Ils parlaient de qui était le plus grand. C'est peut-être inévitable: quand deux ou trois sont rassemblés, on se pose toujours la question de mon statut face aux autres. Mais le Christ veut que nous parlions de lui, car il est là, au milieu de nous, si nous sommes rassemblés "en son nom". Dans nos réunions, parlons-nous de nous, ou de lui?
Jean-Baptiste a dit, au sujet de Jésus : "Il faut que lui, il grandisse,et que moi, je diminue." Les ministres de l'Évangile doivent être infiniment petits, car ce n'est alors que l'annonce sera infiniment grande.
"Si quelqu'un veut me suivre, qu'il prenne sa croix." Mais la croix, pour le Christ, c'est l'amour qui va jusqu'au bout et qui donne vie. Prendre ma croix, c'est aimer comme lui pour faire jaillir la vie.
Je vous laisse cette photo de notre maison de retraite encadrée par une vigne en fleurs...
Belle invitation qui nous est faite
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