La septième conférence: une méditation sur la rencontre de Marie-Madeleine avec Jésus le matin de Pâques. La question de Jésus : "Femme, pourquoi pleures-tu?" Voici quelques réflexions du Père Ranchi.
C'est étonnant, les premiers mots du Christ ressuscité selon saint Jean sont : "Parle-moi de ta tristesse, de ta misère, de ton épreuve." C'est pour ces larmes qu'il est venu.
La question de Jésus ne cherche pas à arrêter les pleurs, mais à les accueillir.
Le ressuscité n'éblouit pas, ne s'impose pas. Il se fait proche, intime. Il recueille les larmes dans ses archives éternelles (cf. le psaume 55). Ce ne sont pas nos péchés qui sont consignées dans les archives de Dieu, mais nos larmes.
Sur la croix, Jésus s'était arrêté à la souffrance du bandit. Au jardin, il s'arrête à la souffrance du disciple.
Le monde est un immense accouchement de vie nouvelle, à laquelle Dieu assiste comme sage-femme, plein d'encouragement, d'affection et de soutien.
Christ glisse la puissance de la résurrection dans le monde par la fente de la blessure de la Croix, et désormais sa vie est unie à la nôtre.
L'indicatif divin devient l'impératif humain. Comme Dieu s'occupe de la souffrance humaine, ainsi doit faire l'Église, chacun de ses membres, chacun de ses ministres.
"La moisson est abondante" (Matthieu 9,37). Quelle est cette moisson? Celle des larmes du monde. Trop de larmes tombent sans être aperçues, sans être recueillies. Notre tâche, c'est de les cueillir.
Notre mission est double: annoncer la Bonne nouvelle et sécher les larmes.
La Bible n'offre aucune réponse à la question de la souffrance, et Jésus lui-même n'a pas expliqué comment sécher la source des larmes. Mais nous savons une chose: devant les larmes, Jésus n'a qu'une attitude, il se fait compassion.
Dans le récit du bon samaritain (Luc 10, 25-37), 10 verbes décrivent son action. Ce sont comme les nouveaux dix commandements. Voyons les trois premiers verbes, car ils nous tracent un chemin à suivre si nous voulons imiter Jésus.
Premier verbe: Le Samaritain vit les blessures de cet homme. Pour bien voir un jardin, il faut se mettre à genoux et l'explorer de près. Ainsi devons-nous regarder les personnes qui nous entourent, en nous mettant à genoux devant elles.
Deuxième verbe: Le Samaritain s'arrêta. Le monde ne se divise pas entre riches et pauvres, entre Occident et Orient, entre chrétiens et musulmans... La vraie division se fait entre ceux qui s'arrêtent devant la souffrance des autres, et ceux qui ne s'arrêtent pas! Nous sommes toujours à la course, nous risquons de passer mille fois sans rien voir, nous risquons de piétiner des trésors sans les voir.
Troisième verbe: Le Samaritain le toucha. C'est tout un défi pour nous, ce toucher. Toucher la blessure de l'autre, se faire intime avec la souffrance, c'est aussi se laisser toucher.
Voir, s'arrêter, toucher... Cela décrit Dieu, tel que nous le découvrons en Jésus. Et cela devient notre mission.
Dans le mystère pascal, toute blessure peut devenir une fente par laquelle se glisse la lumière de l'espérance. Et cela, en commençant par mon propre coeur.
Ci-dessous, une photo en gros plan des fleurs de vigne près de ma fenêtre. Le printemps est bien avancé en Italie!
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