samedi 8 mars 2014

Un combat cosmique

Lire Romains 5, 12-19


Ce premier dimanche du carême nous présente un des textes les plus denses de saint Paul. Dans ce passage de la lettre au Romains, il nous dresse un tableau du conflit cosmique entre le bien et le mal, Jésus représentant les forces du bien et Adam, celles du mal.

Ça me fait penser à la série de films La guerre des étoiles où l’on représente l’univers soutenu par une « force » qui possède un aspect lumineux et un aspect ténébreux. Le protagoniste du film, Luke Skywalker, doit éviter de se laisser séduire par l’aspect ténébreux comme l’a été son père, Darth Vader. Il doit choisir entre ces deux aspects de la force universelle.

On pourrait comparer cette image d’une « force » dans La guerre des étoiles à la compréhension chrétienne de Dieu. Car, tout comme la « force » dans le film, le Dieu de Jésus-Christ soutient l’univers entier. Le cosmos jaillit de la toute-puissance de Dieu. Mais il y a deux différences fondamentales entre la « force » de ces films fictifs et la réalité de Dieu. D’abord, Dieu n’est pas une « force » impersonnelle, mais une puissance amoureuse, une présence compatissante. Et – ce qui est tout aussi important – il n’y a aucun aspect ténébreux dans le Dieu qui soutient l’univers. Pour Paul, Dieu n’est que lumière, compassion et amour. C’est en se détournant de Dieu et en se coupant de cette puissance amoureuse que l’on plonge dans les ténèbres et dans la mort.

C’est ce qu’a fait Adam dans l’histoire qui ouvre la Bible. En se détournant de Dieu, il s’est plongé dans les ténèbres avec toute sa descendance. Car il a inauguré un cycle de violence qui, depuis ce temps, caractérise l’histoire humaine, histoire dans laquelle nous sommes tous engagés dès notre naissance. Son refus de Dieu englobe et représente tous les refus qui suivront, les nôtres inclus.

Mais face à ces refus se dressent l’amour et la miséricorde inépuisables de Celui qui tient l’univers dans ces mains. Dieu envoie son Fils mettre fin au cycle de violence inauguré par Adam. Et cette violence, ce mal qui tisse sa toile sombre dans l’histoire humaine ne peut tenir dans la présence lumineuse du Christ. Comme le dit saint Paul, « le don gratuit de Dieu et la faute n’ont pas la même mesure. » En effet, le don de Dieu dépasse la faute, la pardonne, l’efface, lui enlève tout son pouvoir néfaste.


Il s’agit pour nous de choisir avec qui nous nous tiendrons : avec Adam, notre grand-père fier, rebelle et pécheur, ou avec Jésus, notre grand frère obéissant, fidèle et plein d’amour. À la différence de Luke Skywalker, nous ne sommes pas abandonnés à nous-mêmes dans ce choix. Dieu lui-même vient à notre secours : il nous donne son Esprit, sa puissance qui nous permet enfin de choisir la vie. Ouvrons donc notre cœur durant ce carême, accueillons l’Esprit de Dieu, choisissons la vie avec Jésus. Voilà ma prière pour nous tous en ce début de carême.

vendredi 20 décembre 2013

Saint Paul arrive en ville


Il y avait une fois un homme qui s’était fait toute une réputation comme gérant d’équipes de hockey un peu partout dans le pays. Les connaisseurs parlaient de lui comme un des meilleurs de l’époque. On admirait sa compréhension du jeu, sa façon d’expliquer, d’encourager, de former les joueurs. Il avait du courage, de la persévérance, et une ardeur qui se communiquait comme par osmose. Et voilà que la grande équipe de la métropole l’invitait à venir faire un stage avec elle, à venir partager ses convictions et sa sagesse. Il était un peu nerveux. Il a pensé leur envoyer une lettre d’introduction où il s’efforcerait d’expliquer sa vision fondamentale, sa passion, sa « mission », comme il l’appelait.

C’est ainsi que saint Paul s’est assis un jour pour écrire une lettre à la communauté chrétienne de Rome, plus grande ville du monde à l'époque. C'était la première fois qu'il s'y rendait. Cette Église avait été fondée par d’autres missionnaires et avait déjà une certaine histoire, une tradition. De plus, saint Pierre en était devenu le chef, lui avec qui Paul avait des gros mots à un moment donné. Mais Paul, fort de sa réputation d’évangélisateur de la Grèce et de l’Asie Mineure (la Turquie d’aujourd’hui), était décidé à se rendre à Rome, car de là il espérait s’embarquer pour l’Espagne. Il doit avoir été tout de même un tout petit peu nerveux.

Le texte de ce dimanche comprend les premières phrases de cette lettre où Paul cherche à se présenter tout en expliquant l’essentiel de la foi qui l’anime. Il commence par expliquer d’où lui vient sa mission : c’est Dieu qui l’appelé à être Apôtre, « serviteur de Jésus Christ » pour « annoncer la Bonne Nouvelle », l’Évangile.

Et sans prendre le temps de respirer, il explique immédiatement le cœur de cet Évangile qui concerne Jésus, né « selon la chair » de la race juive, ressuscité « selon l’Esprit qui sanctifie » dans sa puissance de Fils de Dieu afin d’être notre Seigneur.

C’est ainsi qu’en une seule phrase, Paul résume l’Évangile. Tout le reste de la lettre aux Romains cherchera à déployer le sens de ce résumé, qu’on appelle aussi le « kérygme ». 

Pour conclure son introduction, Paul rappelle la raison de sa visite : célébrer la foi commune qu'il partage avec la communauté de Rome. Il finit donc avec un beau souhait en attendant la rencontre qui ne saurait tarder: que la communauté vive dans la paix et la grâce de Jésus.



Comment la communauté romaine a-t-elle accueilli Paul? La tradition veut que Pierre et Paul se soient réconciliés. Les deux seraient morts dans la grande ville, martyrisés sous l'empereur romain. Mais la petite communauté chrétienne établie dans la capitale du monde était solide. Elle deviendrait l'Église qui « préside dans la charité » à toutes les Églises du monde. Et son chef, aujourd'hui, est notre Pape.


Serait-ce là un des fruits du « coaching » du grand saint Paul? Peut-être gagnerions-nous tous à nous mettre à son école...

samedi 14 décembre 2013

La patience tout de suite! - Troisième dimanche de l'Avent, année C


« Ah, que les lignées aux caisses sont lentes. J’ai des desserts à préparer à la maison pour le temps des fêtes. Et les cartes de souhaits qui attendent à être envoyées. Et les enfants qui n’en finissent plus de me demander combien de dodos avant Noël. Seigneur, donne-moi de la patience... et donne-la-moi tout de suite! »

Chère patience, qui se laisse désirer. Patienter c’est se laisser apprivoiser par le temps. Car le temps a son rythme qu’il faut respecter, voire épouser. On aimerait pouvoir contrôler le temps, l’organiser. Tout le monde a des agendas aujourd’hui, même les enfants. En plus, il faut profiter du temps qui passe, ne pas en gaspiller un moment. Pourtant, il semble qu’on n’en a jamais assez… sauf lorsqu’il y en a trop. Alors, le temps traîne, c’est bête, c’est ennuyant : si les vacances peuvent bien arriver; si Noël était là.

Comme il est difficile d’attendre patiemment l’arrivée d’une joie ardemment désirée. Il est pourtant encore plus difficile d’attendre avec patience la fin d’une épreuve. Une maladie passagère, une série d’examens, une partie de hockey désastreuse, un repas avec quelqu’un qu’on endure difficilement, ah! si ça peut donc finir. Cette patience-là, elle est encore plus exigeante, plus fragile. Si l’épreuve dure trop longtemps, on risque de perdre la tête, de craquer.

Et que dire de ces épreuves qui n’ont pas de fin : la maladie chronique, un handicap irréversible, la fin d’une relation, la mort d’un être cher. On n’en sort pas, de ces épreuves. Est-il encore possible d’être patient au cœur de ces difficultés?

Oui, mais à deux conditions. D’abord, il faut croire que cette épreuve, même si elle semble sans fin, n’aura pas le dernier mot. Le chrétien, la chrétienne sont habités par cette sorte d’espérance qui croit que l’amour vaincra en fin de compte, que la vie triomphera éventuellement de la mort. Peut-être cela ne se réalisera-t-il pas demain ni le jour après… mais un jour, lorsque le Christ aura tout rassemblé en lui, nous verrons la victoire de l’amour, la victoire de la vie.

Mais — et voilà la deuxième condition — cette espérance doit rejaillir sur l’aujourd’hui de notre épreuve ou de notre souffrance en lui donnant un sens. Peut-être ce sens est-il mystérieux, peut-être n’arrivons-nous pas à le nommer, mais nous y croyons. Nous nous unissons à Jésus sur la croix, nous communions à sa souffrance, afin que la nôtre se trouve amplifiée, élargie, prise dans une histoire qui mène à la résurrection.

Voilà la patience à laquelle saint Jacques nous invite. « Ayez de la patience. Voyez le cultivateur : il sait attendre les produits précieux de la terre avec patience. Prenez pour modèles de patience les prophètes » qui ont enduré l’épreuve et le martyre.


Mettons-nous donc à l’école du temps, et apprenons la patience lentement, doucement, dans les longues files aux caisses des magasins, dans l’envoi des innombrables cartes de souhaits, dans la préparation sans fin des repas de fête… même dans le décompte des dodos des enfants. Car cette patience quotidienne nous apprendra à attendre patiemment le Jour qui n’aura pas de fin.

lundi 9 décembre 2013

À la vie comme à la mort

Lire Romains 15, 4-9


Dans son récit bien connu, Le cantique de Noël, Charles Dickens décrit ce temps festif ainsi : « C’est un bon temps, un temps de tendresse, de pardon, de charité : le seul temps que je connaisse dans le long calendrier de l’année où les hommes et les femmes semblent consentir unanimement à ouvrir librement leurs cœurs renfermés, à penser aux personnes qu’elles rencontrent comme si elles étaient vraiment des covoyageurs vers la tombe, et non seulement comme une autre race de créatures engagées sur de quelconques chemins. »

Découvrir les autres comme des « co-voyageurs vers la tombe, » c’est découvrir les autres comme des sœurs et des frères qui doivent confronter les mêmes questions profondes, les mêmes épreuves difficiles que nous. C’est découvrir que nous sommes solidaires les uns des autres par notre travail et notre peine, par notre joie et notre espoir. C’est découvrir que chacun, chacune est appelée à reconnaître sa propre mortalité et la possibilité d’une vie au-delà de la mort.

Saint Paul nous invite également à reconnaître cette solidarité qui nous unit face à la mort. Mais il va plus loin. Puisque chrétiens et chrétiennes ont fait l’expérience de l’amour de Dieu en Jésus, de sa fidélité et de sa miséricorde, ils ne sont pas seulement solidaires face à la mort : ils sont solidaires face à la vie.

N’est-ce pas là le secret profond de la générosité qui déborde à Noël? La possibilité que cet enfant, né dans une crèche, porte en lui notre destinée profonde; la possibilité qu’il vient révéler dans ce don de lui-même le rôle indispensable de l’amour véritable dans l’épanouissement humain; la possibilité qu’il nous indique une autre façon de vivre, dans la justice, la paix et la joie? Tout cela fait naître en nos cœurs un élan nouveau vers les autres, un désir nouveau de paix et d’entente, un engagement nouveau à bâtir ce monde meilleur.

Paul le dit dans son langage : « Que Dieu vous donne d’être d’accord entre vous… D’un seul cœur, d’une même voix, vous rendrez gloire à Dieu… Accueillez-vous les uns les autres comme le Christ vous a accueillis… »


La contemplation de l’Amour enfoui dans un peu de paille nous invite à l’amour de nos sœurs et frères. L’expérience de la miséricorde divine nous invite à faire miséricorde à nos proches et à nos ennemis. Sentir que l’enfant Jésus nous ouvre les bras nous invite à ouvrir nos bras à l’humanité tout entière. N’est-ce pas là le sens profond de Noël?

lundi 2 décembre 2013

La nuit, le jour

Lire Romains 13, 11-14


Autrefois, lorsqu’on éclairait à la chandelle ou à l’huile, la nuit revêtait des allures mystérieuses, parfois inquiétantes. Lorsque j'étais éclaireur chez les scouts, nous allions camper dans la forêt. Autour du feu de camp, on était bien. Mais dès qu'on s'en éloignait, les ténèbres qui nous entouraient nous épeuraient. On était heureux d'être plusieurs sous la tente. Une fois, j'ai dû coucher seul, et ça m'a pris bien du temps à m'endormir!

Cette nuit-là nous confronte à la vraie solitude. On ne voit rien au-delà du rayonnement de la bougie. C’est comme si notre monde se rétrécissait, se repliait sur lui-même. On se sent seul, isolé, coupé de toute relation. Le monde se réduit à mon être, je deviens le centre du monde… rien n’existe hors mon imagination, mes fantasmes, mes cauchemars.

Cette nuit-là cache toutes sortes de vices et d’activités louches: les grands crimes. On ne peut voir qui fait quoi, alors on se laisse aller à des actes qu’on ne poserait jamais au grand jour. Rien ni personne ne retient les passions. C’est le temps des vols à mains armées, des bris et infractions, des meurtres. On hésite à marcher dehors, une fois le soleil couché.

Cette nuit-là est mensongère. Elle promet le plaisir, mais elle tue la joie. Elle promet le pouvoir, mais épuise l’élan. Elle promet le monde, mais elle coupe de tout et de tous. On se réveille triste, épuisé, seul.

Cette nuit-là est symbole d’une façon d’être qui, de fait, nous empêche d’être. Paul nous rappelle que le Christ est venu nous arracher à ce genre de nuit et de cauchemar. Le Christ est la lumière qui brille au fond de la nuit, celui qui porte la lumière au cœur des ténèbres, afin d’ouvrir nos yeux sur la réalité et nous faire voir, tout près de nous, nos sœurs et nos frères qui nous tendent les bras.


Cette nuit-là, il faut la quitter. Il faut croire à l’aurore, marcher vers le jour, vivre au grand soleil. En ces premières soirées d’Avent, contemplons chaque petite lumière colorée qui scintille sur les perrons et dans les arbres. Voyons-y des rappels, des signes de cette vérité profonde : Christ est venu nous arracher des ténèbres pour nous faire vivre dans la lumière. Avançons vers Noël comme on avance vers le jour.


mardi 12 novembre 2013

Entre amis

Lire II Thessaloniciens, 2,16 - 3,5

En lisant l’extrait d’aujourd’hui de la lettre de Paul aux Thessaloniciens, j’ai imaginé un homme écrivant une lettre à un bon ami qui connaît une période difficile. Les deux hommes partagent la foi chrétienne, et c’est dans ce contexte que le premier écrit les mots suivants au second.

"Mon cher ami, je suis désolé d’entendre parler de tes problèmes. Je donnerais les yeux de la tête pour être près de toi, pour t’aider et te soutenir. Mais tu sais que, même si je ne peux pas être là, le Seigneur est avec toi, à tes côtés. Rappelle-toi, il ne t’a jamais laissé tomber lors des moments difficiles passés. Au contraire, le Seigneur a toujours été une source d’espoir et de réconfort pour toi. Encore cette fois, je le sais, il te donnera le courage dont tu as besoin, la sagesse pour trouver les paroles justes, la force de prendre les décisions qui s’imposent.













"Tu sais, moi aussi je trouve la vie plutôt difficile ces jours-ci. Il me semble que beaucoup d’obstacles ont surgi sur mon chemin. J’aimerais bien pouvoir partager avec tout le monde l’amour et la joie que Dieu a mis dans mon cœur, mais tous ne sont pas ouverts à cela, comme tu le sais bien...

"Pourtant, je ne désespère pas. Parfois, je m’arrête et je pense à Jésus et à tout ce qu'il a enduré durant sa vie, jusqu'au rejet, à la torture et à la mort sur ​​la croix. Il n’a jamais lâché. Il a enduré jusqu’à la fin. Crois-moi, mon ami, il va nous aider à faire de même!

"Je sais quel bon cœur est le tien. Je connais toutes tes forces et tes capacités. Je crois en toi. Encore plus, je crois en l’Esprit de Jésus qui demeure en toi. Ma prière, c’est que le Seigneur te conduise plus près de lui durant ce temps d’épreuve. Le Seigneur peut se servir même des obstacles et des échecs pour nous aider à grandir dans son amour.

"Tu sais que, dans sa résurrection, Jésus a détruit le pouvoir de la mort. Tu sais que sa victoire sur le mal est achevée, même si ça ne paraît pas tellement en ce moment présent. Un jour, nous verrons sa gloire. Savoir cela nous donne déjà de la patience, du courage et la force d’endurer.

"Alors, mon homme, ne lâche pas! Je serai avec toi par la prière. L’Éternel sera avec toi dans son amour!"

Voilà un peu ce que Paul voulait dire aux Thessaloniciens, il y a deux mille ans. Et c’est ce que je veux vous dire aujourd’hui, à vous qui connaissez les épreuves et les difficultés de la vie. Gardez la foi, car Dieu est fidèle. Le Seigneur vous mènera à la vie en abondance.

mardi 5 novembre 2013

Vivre le moment présent

Lire II Thessaloniciens 1,11 à 2,2

« Nous proclamons ta mort, Seigneur Jésus. Nous célébrons ta résurrection. Nous attendons ta venue dans la gloire. » À chaque messe, l’assemblée entière proclame sa foi dans ces mots où le passé, le présent et l’avenir se rencontrent : dans le passé, Jésus a vécu, enseigné, guéri, il a donné sa vie sur la croix; aujourd’hui, il est ressuscité, régnant aux cieux d’où il répand son Esprit en nos cœurs pour nous faire vivre de son amour; à l’avenir, il reviendra dans la gloire du Royaume.

Les chrétiens et les chrétiennes vivent le présent intensément, ils y sont pleinement engagés. Le souvenir de Jésus provoque cet engagement, car ils veulent marcher à sa suite et imiter son amour. L’annonce de son retour dynamise cet engagement, car ils savent qu’une fois achevée l’histoire humaine, l’amour aura vaincu la haine, la vie aura triomphé de la mort. La foi dans le passé et l’espérance pour l’avenir nourrissent l’amour au quotidien.

Mais un problème peut surgir. On peut se réfugier dans le passé, idéaliser « le bon vieux temps, » se perdre dans les rêves et les souvenirs. Paul, dans cet extrait de sa deuxième lettre aux Thessaloniciens, invite ses lecteurs et lectrices à s’engager dans le monde d’aujourd’hui, à activer la grâce qui leur a été donnée, à rayonner la gloire de Dieu dans leur vie quotidienne.

Un deuxième problème peut aussi surgir. On peut devenir obsédé par l’avenir, cherchant partout des signes du retour du Christ, sombrant dans l’imaginaire et les fantaisies. Paul invite donc ces mêmes lecteurs et lectrices à ne pas perdre ainsi la tête, à ne pas se laisser effrayer. Il les invite à laisser l’espérance nourrir leur fidélité quotidienne, plutôt que de chercher à s’évader du moment présent.

En fin de compte, la foi chrétienne est une foi qui s’engage dans le monde d’aujourd’hui. Nourrie par le souvenir de Jésus et par l’espérance de son retour dans la gloire, elle ne se réfugie pas dans le passé ni ne se perd dans une obsession pour l’avenir. Au contraire, c’est ici et maintenant que la foi chrétienne se développe et s’exprime. La personne à aimer, elle est là, à mes côtés. Le travail à accomplir, il est là, devant moi. L’histoire à transformer, c’est l’histoire dont on lit le déroulement dans nos journaux quotidiens.


Un bénévole accueille un pèlerin sur la route de Compostelle
La tentation nous guette, comme elle a guetté les Thessalo-niciens. Ne regrettons pas le passé. Ne nous perdons pas dans les fantaisies d'avenir. Ouvrons les yeux sur le monde présent où le Seigneur nous attend et nous accompagne. 

Il n'y a rien de plus réaliste que la foi chrétienne.