lundi 24 avril 2017

"Ad limina" - 3

Nous voici rendus au centre de retraite "La maison du Divin Maître" près d'Arricia dans les collines romaines, à une heure du centre ville de Rome. De fait, nous sommes en pleine nature, au sommet d'un mont surplombant le beau lac Albano, entouré de grands arbres et de jolies fleurs. Le centre lui-même est de construction assez récente et appartient à la congrégation des Pères Paulistes, qui l'administrent et le rendent disponible à de nombreux groupes catholiques qui viennent y faire des exercices spirituels. Les évêques du Québec sont un de trois groupes présentement dans l'édifice.

Nous avons rencontré notre maître de retraite, le Père Hermès Ronchi, servite de Marie. Homme de culture et de foi, il a complété deux doctorats à Paris en anthropologie religieuse et en histoire des religions. Curé de paroisse à Milan, il prêche souvent des retraites et a publié de nombreux livres sur des thèmes variés de spiritualité et de méditation biblique. L'an dernier, le Pape François l'a choisi pour animer la retraite du carême de la Curie romaine, ici même à "La maison du Divin Maître".

Il nous a invité, durant ces jours de retraite, à moins chercher les réponses qu'à nous arrêter aux questions! Surprenant, n'est-ce pas? Mais, comme il nous l'a fait remarqué, Jésus enseignait surtout en posant des questions. Dans les évangiles, on peut compter 49 paraboles dans la bouche de Jésus, mais aussi 220 questions! Je n'avais jamais noté cela!

Pensez à l'évangile de St-Jean. La première phrase de Jésus qu'on y rapporte, c'est une interrogation: "Que cherchez-vous?" Le matin de la résurrection, c'est un peu la même question qu'il pose à Marie-Madeleine: "Qui cherches-tu?"

Le Père Ronchi nous invite à commencer par nous poser cette question, et d'autres qui vont avec: "Pourquoi es-tu ici, ce soir? Que cherches-tu? Quel est ton désir profond en ce moment?" Il nous propose de ne pas répondre trop vite, mais de se laisser travailler par ces questions. Car questionner, ça fait bouger, ça ouvre, ça fait grandir. Comme le dit un vieux dicton juif: "Au commencement, Dieu créa l'interrogation et la posa au coeur de l'être humain."

En fin de compte, l'essentiel ne ce trouve pas dans ce que l'on fait ou ce que l'on dit, mais dans ce que l'on désire. Car la parole et l'action suivent le désir. Et le désir, c'est ce qui dort au fin fond de notre coeur, là où Dieu vient à notre rencontre. Car le désir de Dieu, c'est que nous le désirions.

Comme le rappelle si bien le numéro 2560 du Catéchisme de l'Église catholique: "Dieu a soif que nous ayons soif de Lui."

Belle entrée en retraite, n'est-ce pas? Ce soir, je prends le temps de me laisser travailler par les questions. Le point d'interrogation, c'est comme un hameçon: Dieu peut s'en servir pour me repêcher et me tirer vers la lumière!

Ci-dessous, la chapelle où nous célébrons la messe et prions la liturgie des heures:




3 commentaires:

  1. Merci de nous partager ce déroulement que vous vivrez dans les prochains jours. Très intéressant comme approche. Union de prière!

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  2. Merci Mgr Durocher, de nous permettre de vous accompagner de jour en jour. Annie de Rimouski

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